Catastrophe AZF : un troisième procès en janvier 2017 à Paris

Par latribune.fr  |   |  387  mots
Lors de la cérémonie commémorative des 10 ans de la catastrophe AZF.
L'explosion d'un hangar à Toulouse avait fait 31 morts et 2.500 blessés. Le jugement de la Cour d'appel avait été cassé par la Cour de Cassation, ouvrant la voie à ce nouveau procès.

C'est un troisième procès hors-norme qui se tiendra, à partir du 24 janvier 2017, sur la catastrophe AZF à Toulouse. La Cour d'appel de Paris a fixé cette date mardi, et les audiences s'annoncent très longues : elles dureront jusqu'au 24 mai, soit une durée de quatre mois.

Cela s'explique par le nombre de victimes : 2.750 parties civiles sont recensées à ce jour. Les débats seront également retransmis à Toulouse. Quinze ans après les catastrophe, plusieurs victimes étaient venues ce mardi à l'audience de la Cour d'appel pour s'assurer que le procès se déroulera dans des "conditions matérielles satisfaisantes".

Jugement cassé

Le 21 septembre 2001, l'explosion de 300 tonnes d'ammonitrate dans le complexe chimique AZF fait 31 morts et 2.500 blessés. L'explosion est entendue à 80 kilomètres à la ronde. Le premier procès s'ouvre en 2009 à Toulouse : Serge Biechlin, directeur du site, est relaxé au bénéfice du doute, tout comme Grande Paroisse, filiale de Total et propriétaire du site.

En septembre 2012, la Cour d'appel de Toulouse condamne le directeur à 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende. Grande Paroisse est condamnée à 225.000 euros d'amende. Mais en janvier 2015, ce jugement est cassé par la Cour de Cassation : elle justifie sa décision notamment par des doutes concernant l'impartialité d'une des magistrates de la cour d'appel, qui était également vice-présidente d'une association proche de la Fédération nationale d'aide aux victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac), partie civile lors du procès.

Dépaysement à Paris

Toutes ces tribulations judiciaires ont donné l'impression aux victimes d'être "méprisées", certaines présentes à l'audience lançant : "Ce procès se tiendra sans les victimes!" ou encore "Cela aurait été moins cher que trois juges parisiens se déplacent à Toulouse plutôt que des dizaines d'avocats et des centaines de parties civiles à Paris".

Les parties civiles regrettent en effet le dépaysement du dossier vers Paris, car l'ex ministre de la Justice Christiane Taubira aurait laissé entendre que le troisième procès pourrait avoir lieu à Toulouse. Mardi, la présidente de chambre, Claudine Forkel, a expliqué que "c'est la Cour de cassation qui a désigné la cour d'appel de Paris. Aucun texte ne nous donne la possibilité d'aller siéger à Toulouse". Pour Jean-François Grelier, président de l'association des victimes, "ce sont les puissances financières qui décident".

(Avec AFP)