Ce qu'il faut retenir du plan climat présenté par Nicolas Hulot

Par latribune.fr  |   |  643  mots
Nicolas Hulot a affirmé jeudi que le plan visait à rendre "irréversible l'Accord de Paris".
A la veille de l'ouverture du G20, où il sera notamment question de la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris, le ministre de la Transition écologique a dévoilé les axes forts du quinquennat qui s'ouvre en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Attendu par les acteurs du monde associatif et les professionnels de nombreux secteurs, comme ceux du BTP et de l'automobile, le plan climat pour les cinq années à venir a été présenté jeudi en fin de matinée par Nicolas Hulot. Le ministre de la Transition écologique a dans un premier temps qualifié la sortie des Etats-Unis de l'Accord de Paris de "signal douloureux", avant de dévoiler 23 axes présentés comme "une colonne, pas une fin en soi". Outre quelques nouveautés et précisionsla grande majorité des mesures était déjà présente dans le programme du candidat Macron.

  • Tout d'abord, Nicolas Hulot a affirmé que le plan visait à rendre "irréversible l'Accord de Paris". Il entend par ailleurs faire de la France l'un des leaders pour prévenir le changement climatique ;
  • les "passoires thermiques", bâtiments mal isolés et consommant trop d'énergie, doivent être éradiqués dans les "dix ans" à venir, a-t-il poursuivi ;
  • nouveauté par rapport au programme d'Emmanuel Macron pendant la campagne : le gouvernement entend en finir avec la commercialisation des voitures roulant à l'essence ou au gazole en France d'ici 2040. En parallèle, les ménages les plus modestes vont bénéficier d'une aide pour se débarrasser de leurs voitures polluantes au profit d'un véhicule plus propre. "On va accélérer le développement des aides pour l'achat de voitures moins polluantes, à destination des ménages les plus modestes", a dit le ministre, annonçant "une prime de transition pour remplacer un diesel datant d'avant 1997 ou essence d'avant 2001 par un véhicule plus propre neuf ou d'occasion". Comme prévu, la fiscalité du diesel et de l'essence seront amenées à converger.  ;
  • pour ce qui concerne le nucléaire, le ministre a annoncé que la gouvernement confirmait l'objectif de réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique à 50% d'ici à 2025 - qui figure dans la loi de transition énergétique adoptée en 2015.  "J'espère qu'on le tiendra", a-t-il ajouté, ce qui ouvre logiquement la voix à l'arrêt définitif de certains réacteurs ;
  • comme annoncé par Edouard Philippe lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée mardi, les permis d'exploration et d'exploitation pour les énergies fossiles ne seront plus accordés dans le pays. Le gouvernement entend par ailleurs éliminer les centrales à charbons encore en activité d'ici 5 ans ;
  • autre point important, "le plan climat prévoit de mette fin à la déforestation importée, c'est-à-dire aux produits qui contribuent à la destruction des trois grands bassins de forêt tropicale du monde, l'Amazonie, l'Asie du sud-est et le bassin du Congo, notamment pour la production d'huile de palme ou de soja non durable". Nicolas Hulot a rappelé que la déforestation représente plus de 10% des émissions de gaz à effet de serre mondiales et a appelé à être cohérent avec l'accord de Paris en agissant pour la réduire.

Réagissant à la présentation du plan, le Réseau action climat a déploré "le recul sur la solidarité internationale". Et de poursuivre : "Il n'y a pas de nouvelle mesure concrète ; la taxe sur les transactions financières au niveau européen, censée générer des recettes pour la solidarité internationale, ne figure pas dans ce plan. Pourtant, le président de la République s'était engagé le 6 juin, en présence des associations, à soutenir activement un accord européen sur cette taxe d'ici le mois de juillet 2017." Le collectif d'associations impliquées dans la lutte contre les changements climatiques, parmi lesquelles Oxfman, Greenpeace et Les amis de la Terre, a tout de même salué "quelques mesures qui vont dans le bon sens", comme l'accélération prévue de la taxe carbone et la prise en compte des enjeux sociaux et de la conversion professionnelle.

(avec agences)