Code du travail : les routiers entament leur grève reconductible

Par latribune.fr  |   |  657  mots
Des routiers devant la raffinerie Total de La Mede, près de Fos-sur-mer.
Les routiers CGT et FO ont appelé à une grève reconductible contre la réforme du travail lancée la semaine dernière par le gouvernement qui risque, selon eux, de "faciliter" les licenciements économiques dans les grands groupes et d'affaiblir les représentants du personnel dans les petites entreprises.

Opérations escargot et blocages. Dès l'aube, des routiers ont débuté lundi un mouvement de grève reconductible contre la réforme du Code du travail, avec de nombreuses actions dans toute la France.

Le coup d'envoi a été donné par une trentaine de grévistes qui ont bloqué, dans la nuit de dimanche à lundi, le trafic des poids lourds sur une autoroute dans le Nord, tout près de la Belgique.

D'autres actions ont ensuite été mises en place au Havre (nord), à Rouen, Caen (ouest), Bordeaux, La Rochelle (sud-ouest), Marseille (sud-est) ou Lyon (centre-est), d'après plusieurs responsables des syndicats CGT et FO à l'initiative du mouvement, interrogés par l'AFP.

Dans le Nord, une opération-escargot était prévue sur l'autoroute en direction d'Arras, ainsi que des actions à Valenciennes et Dunkerque.

Près du port méditerranéen de Marseille, "rien ne rentre et rien ne sort" au dépôt pétrolier de La Mède, a affirmé Fabrice Michaud de la CGT.

Accès restreints voire impossibles sur certains dépôts de carburant

Le début du mouvement est "à la hauteur de nos attentes", s'est félicité Jérôme Vérité, le numéro un de la fédération CGT des transports, citant des actions à un péage près de Lyon ou devant des dépôts pétroliers de la région parisienne. D'autres dépôts de carburant ont été bloqués ailleurs en France.

Dans les Bouches-du-Rhône, les manifestants ont établi un barrage filtrant devant la raffinerie Total de La Mède. Les dépôts de carburant de Bassens (Gironde), près de Bordeaux, et de La Rochelle (Charente-Maritime) sont bloqués depuis le milieu de la nuit par les routiers à l'appel des fédérations des transports CGT et FO. A Bassens, une centaine de personnes ont installé des barrages filtrants constitués de palettes, de pneus, de barrières sur un rond-point d'accès et devant l'entrée du dépôt de carburants Docks de pétrole d'Ambès (DPA), bloquant les camions, dont une trentaine étaient à l'arrêt à 06h30, mais laissant passer les véhicules légers. A La Rochelle, une soixantaine de chauffeurs-routiers CGT et FO ont commencé à bloquer à 01h00 du matin les accès au dépôt pétrolier du port de La Pallice.

"Notre détermination est grande. On va rester le plus longtemps possible en espérant que beaucoup d'autres blocages aient lieu dans les autres régions. Cela va peut-être faire bouger Monsieur Macron qui nous regarde tourner dans la rue depuis une semaine. On verra, on est dans le rapport de force", a indiqué à Reuters Pascal Favre, secrétaire général FO transports 33

Inquiétudes sur les licenciements et la directive européenne sur les travailleurs détachés

Les routiers CGT et FO ont appelé à une grève reconductible contre la réforme du travail lancée la semaine dernière par le gouvernement qui risque, selon eux, de "faciliter" les licenciements économiques dans les grands groupes et d'affaiblir les représentants du personnel dans les petites entreprises.

Ils ont également exprimé des inquiétudes quant à la révision de la directive européenne sur le détachement. Des revendications salariales sont aussi exprimées, notamment de la part des conducteurs de matières dangereuses.

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Plusieurs manifestations ont déjà été organisées depuis la mi-septembre en France pour protester contre les dispositions de cette réforme, signées vendredi dernier par le président Emmanuel Macron, et qui visent selon le gouvernement à débloquer le marché du travail, miné par un taux de chômage de 9,6%.

(avec AFP)