"L'Etat pourrait ne plus garantir la dette de l'Unedic" menace Gattaz (Medef)

Par latribune.fr  |   |  386  mots
Le "patron des patrons" ne veut pas entendre parler de surtaxation des contrats courts : il s'exprimait ce matin sur Radio Classique alors que vont se rouvrir les négociations sur l'assurance chômage entre organisations patronales et syndicales.

Alors qu'hier soir, La Tribune analysait les points chauds de la négociation sur l'assurance chômage qui vient de se rouvrir entre organisations patronales et syndicales, ce matin Pierre Gattaz, le président du Medef, exprimait ainsi sa position sur Radio Classique:

"On pourrait imaginer, et certains poussent à ça, que l'Etat ne garantisse plus la dette [de l'Unedic, l'organisme paritaire qui gère l'assurance chômage] à un moment donné. Pourquoi pas. C'est bien pour ça qu'aujourd'hui et dans les semaines qui viennent, il faut prendre nos responsabilités, regarder le système d'assurance chômage pour qu'il soit beaucoup plus efficace, efficient, qu'il fonctionne mieux, et qu'on réduise progressivement le déficit."

Sur une nouvelle convention d'assurance chômage entre partenaires sociaux, il ajoutait:

"Les négociations sont compliquées. Il y a 30 milliards de dette, 4 milliards de déficit annuel, il faut qu'on prenne nos responsabilités. Nous avons décidé au Medef de négocier, de tenir, plutôt que de courir."

Mais c'est bien la sempiternelle question des contrats courts qui devrait être au cœur des tractations. A cet égard, les propos de Pierre Gattaz ne sont pas très rassurants pour les syndicats. "Il ne faut surtout pas taxer les contrats courts", avait-t-il lancé mardi 15 février, ce matin, il met les points sur les "i":

"La surtaxation des contrats courts reste une ligne rouge: ça ne sert à rien".

CDD et intérim responsables d'un trou de 11 milliards d'euros

Or, le problème avec les contrats courts, c'est leur coût très élevé pour l'assurance chômage. Le nombre de CDD et autres contrats courts a explosé avec une augmentation du même ordre des allers et retours que cela implique pour les personnes concernées entre un emploi et le chômage. Les cotisations chômage versées pour les seuls salariés en CDD et en intérim sont de ... 11 milliards d'euros inférieures aux allocations qu'ils perçoivent. Et 39% des allocataires de l'assurance chômage le sont à la suite de la fin d'un CDD.

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(Avec AFP)