Coronavirus : la Banque de France révise à la baisse ses prévisions de croissance

Par latribune.fr  |   |  505  mots
Dans son enquête mensuelle de conjoncture pour février, la Banque de France a abaissé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France à 0,1%, contre 0,3% précédemment. (Crédits : Regis Duvignau)
L'économie française devrait à peine progresser au premier trimestre et éviter de peu la récession, selon la prévision de croissance publiée lundi par la Banque de France, qui prévoit que la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus pourrait entraîner un ralentissement potentiellement sévère.

Le coronavirus pèse sur l'activité tricolore.  La Banque de France a revu à la baisse sa prévision de croissance de l'économie française au premier trimestre à 0,1%, contre 0,3% précédemment, à cause de l'expansion du coronavirus dans le pays, selon une deuxième estimation publiée lundi. Selon l'enquête mensuelle de conjoncture menée par la Banque de France auprès des chefs d'entreprises, ces derniers anticipent désormais un repli de l'activité en mars à la fois dans l'industrie et les services. "L'impact sera sévère sur la croissance française en 2020 (...) cet impact sera de l'ordre de plusieurs dixièmes de points de PIB", a déclaré le ministre français de l'Economie sur France Inter, en rappelant qu'il prévoyait auparavant 1,3% de croissance du produit intérieur brut cette année.

Des perspectives dégradées

Les perspectives de production pour le mois de mars sont "très dégradées dans un contexte de propagation du coronavirus", alors que l'activité a été moins bonne que prévue en février, détaille la banque centrale française.

"Cette première enquête a chaud auprès de 8.500 entreprises montre le contraste entre la production constatée (sur janvier-février) (...) et une incertitude forte sur la production à venir liée au coronavirus", a commenté le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Dans l'industrie, cette baisse de l'activité serait particulièrement marquée dans l'automobile, les équipements électriques, les produits informatiques et la pharmacie. Dans les services, les secteurs de l'hôtellerie-restauration, du transport et du travail temporaire anticipent le plus fort recul.

Rupture des chaînes d'approvisionnement

La Banque de France explique que l'épidémie affecte l'économie française via la rupture des chaînes d'approvisionnement impliquant la Chine et la baisse de la demande en provenance de ce pays, berceau du Covid-19.

Un effet similaire se fait sentir vis-à-vis du développement d'autres foyers du virus en Europe, en particulier en Italie.

Enfin, la propagation de l'épidémie en France perturbe la production dans le pays, et pourrait aussi avoir un "choc négatif" sur la consommation du fait de l'immobilisation potentielle d'une partie de la population.

Fin février, le gouverneur de la Banque de France avait déjà indiqué que l'institution allait sans doute revoir à la baisse sa prévision de croissance pour l'ensemble de l'année, du fait de l'épidémie de Covid-19. La prochaine prévision sera dévoilée le 23 mars. Jusqu'à présent la BdF table sur une progression du produit intérieur brut (PIB) de 1,1%.

De son côté le gouvernement, qui anticipe une croissance de 1,3% cette année, a dans un premier temps estimé que l'épidémie aurait un impact de 0,1 point, avant de concéder qu'il sera "beaucoup plus significatif", selon les mots du ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Selon l'OCDE, la croissance française devrait tomber à 0,9% cette année, après 1,3% l'an dernier.

(avec AFP et Reuters)