Coronavirus : les principales annonces d'Emmanuel Macron pour lutter contre l'épidémie

Par Ivan Capecchi  |   |  1090  mots
(Crédits : HENRY NICHOLLS)
Fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités dès lundi et "jusqu'à nouvel ordre", maintien des élections municipales, aides de l'Etat visant à permettre le chômage partiel dans les entreprises. Voici, en 11 points-clés, les mesures annoncées, ce jeudi, par le président de la République, afin de contenir l'épidémie de coronavirus en France.

Emmanuel Macron s'est exprimé, ce jeudi soir, lors d'une allocution télévisée consacrée à la crise du coronavirus. Alors que l'épidémie se propage dans le pays - le dernier comptage fait état de 2876 personnes infectées et 61 morts -, le chef de l'Etat n'a pas cherché à minimiser la gravité de la crise. "Cette épidémie, qui affecte tous les continents [...] est la plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle", a-t-il déclaré en introduction de son allocution, adressant un message de soutien aux personnels soignants, "ces héros en blouse blanche".

Ceci étant dit, le chef de l'Etat a prévenu : "nous ne sommes qu'au début de cette épidémie" qui, "partout en Europe s'accélère" et "s'intensifie" et qui, après avoir touché les personnes les plus vulnérables, devrait, dans un second temps, affecter les "personnes plus jeunes". Voici, point par point, les mesures annoncées afin de contenir l'épidémie dans le pays.

  • Les municipales maintenues

"Les experts disent que rien ne s'oppose à ce que les Français se rendent aux urnes", a expliqué Emmanuel Macron. Les élections municipales, qui se tiendront les 15 mars et 22 mars prochains, seront donc maintenues. "Je fais confiance aux maires et au civisme de chacun d'entre vous", a déclaré le chef de l'Etat, tout en expliquant que des "consignes seront données dès demain [vendredi 13 mars, Ndlr] afin que nos aînés n'attendent pas longtemps", et que "des files ne se constituent pas". "Il est important, a-t-il conclu, d'assurer la continuité de notre vie démocratique."

  • Les plus fragiles devront "rester chez soi le plus possible"

"Ce qu'il risque de se passer, c'est que la maladie touchera d'abord les personnes les plus vulnérables", a prévenu Emmanuel Macron. En ce sens, le chef de l'Etat a demandé à toutes les personnes âgées de plus de 70 ans, celles qui souffrent de maladie chronique, de troubles respiratoires ou qui sont en situation de handicap, de rester chez soi le plus possible, afin de limiter les contacts au maximum.

  • Les crèches, écoles, collèges, lycées et universités fermés jusqu'à nouvel ordre

Dans l'objectif de "freiner l'épidémie", le gouvernement a pris la décision de fermer, dès lundi 16 mars, et "jusqu'à nouvel ordre", les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités. "Nos enfants et nos plus jeunes sont ceux qui propagent le plus rapidement le virus", a justifié Emmanuel Macron. Ce dernier a précisé qu'un "service de garde sera mis en place [...] pour que les personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire puissent garder leurs enfants."

  • Des mesures d'aides au chômage partiel

Sur le volet économique, le président de la République s'est voulu offensif. "Nous n'ajouterons pas aux difficultés sanitaires la peur de la faillite, l'angoisse du chômage, les fins de mois difficiles", a-t-il lancé.

"Des restaurateurs, commerçants, artisans, hôteliers, professionnels du tourisme, de la culture, de l'événementiel... souffrent. Les entrepreneurs s'inquiètent pour leurs carnets de commandes."

Le chef de l'Etat a annoncé la mise en place, "dès les jours à venir", d'un "mécanisme exceptionnel et massif de chômage partiel". "L'Etat, a-t-il précisé, prendra en charge l'indemnisation des salariés contraints de rester chez eux".

Afin de "préserver les emplois et compétences" du pays, Emmanuel Macron a par ailleurs déclaré que "toutes les entreprises qui le souhaitent pourront reporter, sans justification, sans formalité, sans pénalité, le paiement des cotisations et impôts dûs en mars. Nous travaillerons, ensuite, sur des mesures de réechelonnement."

En parallèle, le chef de l'Etat a "demandé au gouvernement de préparer un plan de relance national et européen cohérent avec nos priorités et nos engagements pour l'avenir".

  • "Nous, Européens, ne laisseront pas une crise économique se propager"

"La BCE a fait part de ses premières décisions. Seront-elles suffisantes ? Je ne le crois pas", a tranché Emmanuel Macron à propos des annonces faites par la banque centrale ce jeudi. Le chef de l'Etat s'est toutefois voulu rassurant :

"Nous, Européens, ne laisserons pas une crise économique et financière se propager. Nous réagirons fort et vite. L'Europe réagira de manière organisée, massive, pour protéger son économie."

Le président a par ailleurs annoncé qu'il échangerait prochainement avec son homologue américain, Donald Trump.

  • Intensifier le télétravail

Toujours afin de lutter contre la propagation du virus, Emmanuel Macron a demandé aux entreprises de "permettre à leurs employés de travailler à distance". Il souhaite, ainsi, "intensifier" la pratique du télétravail.

  • Des transports publics maintenus

"Les transports publics seront maintenus", a annoncé le président. "Les arrêter serait tout bloquer, y compris la possibilité de se soigner", a-t-il poursuivi. Toutefois, Emmanuel Macron a demandé à tous les Français de limiter, au maximum, leurs déplacements. De même, il a appelé à "limiter au maximum les rassemblements".

  • Le système de santé mobilisé à son maximum

Afin de libérer des places dans les hôpitaux, le chef de l'Etat a annoncé que le maximum de médecins et de soignants seront mobilisés, y compris les étudiants et les jeunes retraités. Pour éviter l'embouteillage, le gouvernement veut reporter les "soins non essentiels".

  • La trêve hivernale allongée

Dans le but de protéger "les plus démunis", le gouvernement a décidé de "reporter la trêve hivernale de deux mois."

  • Pas de fermetures de frontières pour le moment

Vers la fin de son allocution, le président a appelé les Français à éviter le "repli nationaliste". "Ce virus, a-t-il dit, n'a pas de passeport". Aussi, le gouvernement rejette, pour le moment, l'idée de fermer les frontières. "Nous aurons sans doute des mesures de fermeture de frontières à prendre mais il faudra les prendre quand ce sera pertinent, et à l'échelle européenne", a-t-il expliqué.

  • Des premiers traitements probablement "dans les prochains mois"

Il faudra attendre avant de trouver un vaccin efficace contre le virus, selon le président.

"Il y aura, je l'espère, des premiers traitements dans les prochains mois, que nous pourrons généraliser."

En revanche, a-t-il précisé, "de nombreux programmes et essais cliniques sont en cours pour produire en quantité des diagnostics rapides, performants et efficaces." Plusieurs pistes de traitements seraient en cours à Paris, Marseille et Lyon, "entre autres".