Covid-19 : face au risque de reprise de l'épidémie, Macron s'exprimera mardi à 20 heures

Par latribune.fr  |   |  680  mots
Le nombre de cas au sein de l'Union européenne explose depuis un mois. (Crédits : KAI PFAFFENBACH)
La hausse du nombre de contaminations en France commence à inquiéter les autorités, et l'arrivée de l'hiver fait craindre un retour en force de l'épidémie. Le président de la République s'exprimera ainsi mardi sur la situation sanitaire, avec en toile de fond la troisième dose et l'extension du pass sanitaire, mais aussi sur la reprise économique.

Alors que la France est repassée au dessus de la barre des 6.000 cas de contaminations par jour, selon les données de Covidtracker, le gouvernement craint une recrudescence de l'épidémie. Le président de la République s'exprimera mardi pour faire un point sur la situation sanitaire du pays, la question de la troisième dose ou encore l'extension du pass sanitaire. Emmanuel Macron en profitera aussi pour évoquer la reprise économique et les réformes qui sont conduites dans le pays, selon Gabriel Attal.

"L'Europe est redevenue l'épicentre de l'épidémie" avec des "reprises parfois spectaculaires (...) En France, nous constatons une reprise légère à ce stade mais certaine", a relevé vendredi le porte-parole du gouvernement.

En effet, le nombre de cas au sein de l'Union européenne explose depuis un mois et atteint son niveau du mois d'avril avec plus de 120.000 cas par jour (en moyenne sur 7 jours), d'après Covidtracker. La reprise de l'épidémie en France est, elle, pour l'instant bien plus légère. Toutefois, le taux de reproduction, qui mesure le nombre moyen de cas secondaires provoqués par une seule personne infectée, est "au-dessus de 1" depuis trois semaines, selon l'agence nationale de santé.

"Nous sommes face à une haie dont nous ignorons la hauteur", estime Gabriel Attal.

Ajoutant que "nous avons les outils pour la franchir", faisant référence à la vaccination. De son côté, le Premier ministre Jean Castex a souligné vendredi lors d'un discours au CHU de Montpellier (Hérault) que la France se trouvait "incontestablement" confrontée à "une reprise épidémique" imposant la plus grande vigilance.

Bien que la France soit en avance sur nombre de ses voisins, avec près de 75% de sa population ayant reçu un schéma vaccinal complet, la cadence de l'été est retombée.

Une troisième dose obligatoire pour le pass ?

De plus, la question du conditionnement du pass sanitaire à une troisième dose de vaccin est déjà sur la table. Actuellement recommandée pour les plus de 65 ans, les plus fragiles et certains soignants, la troisième dose pourrait être généralisée prochainement. En cause, une baisse d'efficacité des deux premières doses avec le temps. Emmanuel Macron pourrait ainsi annoncer l'obligation de la troisième dose de vaccin contre le Covid-19 pour converser le pass sanitaire, dans un premier temps pour les personnes les plus fragiles.

Déjà vendredi, les députés français ont adopté, en lecture définitive, le projet de loi de vigilance sanitaire qui ouvre notamment la possibilité au gouvernement de recourir au pass sanitaire jusqu'au 31 juillet 2022, soit plusieurs mois après l'élection présidentielle.

Vivement contesté par l'opposition, notamment au Sénat où la droite est majoritaire, le texte, adopté par 118 voix contre 89, prolonge la période transitoire de sortie d'état d'urgence sanitaire, ce qui permet à l'exécutif de prendre des mesures en cas de reprise de l'épidémie de Covid-19.

De plus, le projet de loi adopté vendredi durcit la lutte contre la fraude. Partager son pass sanitaire sera ainsi passible d'une amende de 750 euros ; fabriquer ou se procurer un faux pass pourra être puni de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

Jusqu'à la fin de l'année scolaire, les directeurs d'école et les chefs d'établissement du second degré pourront avoir accès au statut vaccinal des élèves, une mesure dénoncée par les oppositions, qui y voient une rupture du secret médical.

Dénonçant notamment une "prorogation d'un régime d'exception attentatoire aux libertés fondamentales", 75 députés de gauche ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel. Cette loi risque selon eux de "conduire à des mesures d'interdiction ou de restriction susceptibles d'avoir de lourdes conséquences sur la vie démocratique française" à l'approche des élections présidentielle et législatives.

"Ce sont les conditions même de ces campagnes électorales qui seraient alors placées entre les mains du gouvernement en place", considèrent-ils dans un communiqué.

(Avec AFP)