Covid-19 : les tests pourraient ne plus être remboursés à la rentrée

Par latribune.fr  |   |  467  mots
La question d'arrêter le remboursement des tests de dépistage contre le Covid-19 "se posera autour de la rentrée" au gouvernement, a indiqué lundi Gabriel Attal. (Crédits : POOL)
L'option d'arrêter le remboursement des tests est pour le moment écartée, car des personnes attendent encore "pour avoir leur deuxième dose" et n'y "sont pour rien", estime Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement. Le passage en payant des tests pourrait ainsi inciter les récalcitrants ou hésitants vis-à-vis du vaccin à sauter le pas, alors que le rythme des premières injections s'essouffle.

Alors qu'à peine la moitié des Français a reçu une première dose de vaccin anti-Covid, selon Our World in Data au 26 juin, et que le nombre de premières injections s'essouffle, l'idée de ne plus rembourser les tests de dépistage du Covid-19 trotte dans la tête du gouvernement, qui tranchera à la rentrée. Une solution pour motiver les récalcitrants à se faire vacciner ?

"Parmi les facteurs qui peuvent détourner les individus de la vaccination, il faut s'interroger sur le recours répété aux tests RT-PCR ou antigéniques qui sont offerts gratuitement sur le sol français à la différence de la plupart des pays européens", avait questionné l'Académie nationale de médecine dans un communiqué.

Moins de la moitié des Français primo-vaccinés

Dans ce sens, la question d'arrêter le remboursement des tests de dépistage contre le Covid-19 "se posera autour de la rentrée" au gouvernement, a indiqué lundi Gabriel Attal. Le porte-parole du gouvernement a toutefois écarté cette option pour le moment, car des personnes attendent encore "pour avoir leur deuxième dose" et n'y "sont pour rien".

"Autour de la rentrée, c'est une question qui se posera, je ne fais pas ici d'annonce, évidemment, mais la question pourra se poser", a-t-il affirmé au micro de Franceinfo.

Jusqu'à fin mai, le nombre de premières doses réalisées quotidiennement ne cessait de grimper, dépassant les 480.000 primo-injections le 21 mai, selon Covidtracker. Mais, depuis un mois, ce chiffre est en chute libre, atteignant 215.000 le 25 juin, alors qu'à peine la moitié de la population a reçu une première dose (49,32% selon Our World in Data au 26 juin).

Plus de tests, moins de vaccins ?

Déjà le 23 juin, l'Académie nationale de médecine avait recommandé de "suspendre le remboursement des tests (...) pratiqués pour convenances personnelles (obtention d'un pass sanitaire, voyages internationaux, participation à des événements collectifs) chez les personnes non vaccinées", "afin d'élever rapidement le niveau national de couverture vaccinale au cours de l'été".

Il faut dire que la France fait figure d'exception dans la prise en charge totale des tests de sa population. En Europe, le test PCR est également gratuit seulement au Danemark, en Norvège, au Monténégro et dans la région de Bavière en Allemagne. Ailleurs, le coût d'un test s'échelonne de quelques dizaines d'euros jusqu'à plus de 200 euros au Royaume-Uni.

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Résultat, le gouvernement - à défaut de voir sa stratégie « tester-tracer-isoler » gagnante - peut au moins se targuer de pouvoir tester massivement sa population, et de le faire. Au 20 juin, près de 4 personnes sur 1.000 se faisaient tester chaque jour en France contre 1.21 Outre-Rhin.