Fin 2020, la dette publique de la France s'est envolée à 115,7% du PIB (Bercy s'attendait à pire)

Par AFP  |   |  320  mots
(Crédits : Benoit Tessier)
En 2019, avant la crise sanitaire, la dette s'affichait à 97,6% du PIB et le déficit à 3,1%. En 2020, ces deux indicateurs ont atteint des niveaux jamais vus depuis 1949 (et la crise économique post-Seconde Guerre mondiale). Et pourtant, en termes de dérive des finances publiques, le gouvernement s'attendait à pire...

La dette publique s'est envolée en France l'an dernier à 115,7% du produit intérieur brut (PIB) et le déficit s'est creusé à 9,2%, soit son niveau "le plus élevé depuis 1949", résultat d'une crise sanitaire et économique inédite, a indiqué vendredi l'Insee.

La dette atteint ainsi 2.650,1 milliards d'euros et le déficit 211,5 milliards d'euros, même si la dérive des finances publiques est un peu moins importante que ce à quoi s'attendait le gouvernement, qui tablait sur un déficit de 11,3% et une dette d'environ 120%.

En 2019, avant la crise, la dette s'affichait à 97,6% du PIB et le déficit à 3,1%.

Soutien massif de l'État pour éviter un tsunami de faillites

Mais la pandémie de Covid-19 a fait plonger l'économie française, avec une récession de 8,2% en 2020, et poussé le gouvernement à soutenir massivement l'économie pour éviter les faillites d'entreprises, privées d'activité par les restrictions sanitaires, et les suppressions d'emplois.

Les dépenses des administrations publiques (Etat, collectivités et Sécurité sociale) ont ainsi bondi de 5,5%, soit +73,6 milliards d'euros, tirées notamment par la hausse des prestations sociales, des rémunérations dans le secteur hospitalier et les aides débloquées pour les entreprises.

Repli de l'activité et recul des recettes (impôts et cotisations)

En parallèle, le repli de l'activité a creusé le niveau des recettes, qui reculent de 5%, soit -63,1 milliards d'euros, du fait de moindres revenus issus des impôts et des cotisations sociales.

"La progression des dépenses et la contraction des recettes sont plus prononcées qu'en 2009", au moment de la crise financière, souligne l'Insee. "Les recettes avaient alors diminué de 3% et les dépenses avaient augmenté de 4,1%" pour un déficit de 7,2%, a ajouté l'Institut nationale de la statistique.

Pour cette année, le gouvernement prévoit à ce stade de ramener le déficit public à 8,5% du PIB, tandis que la dette devrait continuer à augmenter pour atteindre plus de 122%.