Covid : une vingtaine de centres sanitaires vandalisés en un mois

Par Geert De Clercq, Reuters  |   |  503  mots
(Crédits : JON NAZCA)
Plus de 20 infrastructures sanitaires, dont des centres de vaccination et des centres de dépistage, ont été vandalisées dans le dernier mois, a-t-on appris mercredi auprès du ministère de l'Intérieur, alors que la France accélère sa politique de vaccination pour lutter contre l'épidémie de Covid.

La mise en place lundi 9 août du "pass sanitaire", restreignant l'accès aux restaurants et lieux publics pour les personnes non immunisées contre la Covid ou non détentrices d'un test de dépistage et introduisant une obligation vaccinale pour le personnel médico-social, a suscité une vive colère auprès d'une partie de la population.

Des dizaines de milliers de personnes manifestent tous les samedis depuis quatre semaines pour afficher leur opposition à cette mesure qu'elles jugent "liberticide".

"Collabos", "Nazi" ou "génocide"...

Depuis le 12 juillet, un total de 22 installations sanitaires ont été dégradées, dont cinq centres de dépistage, 15 centres de vaccination, un laboratoire d'analyse médicale et un pôle santé, a fait savoir le ministère de l'Intérieur, confirmant des informations rapportées par BFM TV.

Certains ont été taggés avec des croix gammées nazies, ou avec les inscriptions "collabos", "Nazi" ou "génocide", des slogans également scandés par des manifestants lors des mobilisations contre le pass sanitaire.

Dans la ville de Neuillé-Pont-Pierre (Indre-et-Loire), des étoiles de David ont été peintes sur le centre de vaccination afin de dresser un parallèle entre le génocide juif pendant la Deuxième Guerre mondiale et la campagne de vaccination.

"Nous nettoyons ces horreurs. C'est odieux. D'autres centres ont été concernés par ces attaques racistes et lâches", a dit le maire de la ville, Michel Jollivet, sur BFM TV.

Les auteurs poursuivis

A Lans-en-Vercors, en Isère, des personnes se sont introduites dans le centre de vaccination communal et ont ouvert des lances à incendies, inondant les lieux, selon le Dauphiné.

Des inscriptions, dont des croix de Lorraine - symbole de la France libre durant la Deuxième Guerre mondiale -, ont par ailleurs été taggées sur les murs, précise le quotidien local.

"Saccager un centre de vaccination dit tout de la motivation réelle des auteurs, qui seront poursuivis", avait écrit le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur Twitter mi-juillet.

Le centre de vaccination d'Urrugne, dans les Pyrénées-Atlantiques, a fait l'objet d'un incendie volontaire tandis que dans celui d'Audincourt, dans le Doubs, l'alimentation électrique a été coupée, mettant à risque les doses de vaccins stockées dans les réfrigérateurs, a rapporté l'Express.

"Il n'y a aucun doute là-dessus, le centre de vaccination était ciblé", a dit Martial Bourquin, le maire d'Audincourt, à l'hebdomadaire.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a assuré que les auteurs de ces dégradations seraient sévèrement punis, mais aucune arrestation n'a été réalisée jusque-là.

La France a enregistré plus de 112.000 décès liés au COVID-19, sur un total de 6,33 millions de contaminations au coronavirus recensées depuis le début de l'épidémie.

Le pays fait face à une recrudescence de l'épidémie, liée à la propagation fulgurante du variant Delta, jugé plus contagieux que les autres souches, avec des pics allant jusqu'à 22.000 nouvelles contaminations par jour en moyenne.