Des milliers de personnes font "la fête à Macron"

Par latribune.fr  |   |  726  mots
La France insoumise n'est pas l'organisatrice de cette manifestation "pot-au-feu" -où chacun apporte "ses revendications, banderoles et espoirs"- même si l'initiative en revient à l'un de ses députés, François Ruffin. (Crédits : Reuters)
"La fête à Macron", manifestation "pot-au-feu" à l'initiative du député Insoumis François Ruffin, s'est élancée samedi à Paris dans une ambiance festive, encadrée par 2.000 policiers et gendarmes venus empêcher l'irruption de "black blocs", quelques jours après les violents incidents du 1er mai.

L'annonce de cette initiative a fait grincer des dents au sein du gouvernement. "La fête à Macron", manifestation "pot-au-feu" à l'initiative du député Insoumis François Ruffin, s'est élancée samedi à Paris dans une ambiance festive, encadrée par 2.000 policiers et gendarmes venus empêcher l'irruption de "black blocs", quelques jours après les violents incidents du 1er mai. Au premier anniversaire de l'élection du chef de l'Etat, des milliers de manifestants ont commencé à affluer peu après midi place de l'Opéra à Paris, et le cortège s'est ébranlé avant 14h en direction de la place de la République, puis de la Bastille où doit se tenir un concert vers 20h.

Des rassemblements ont également lieu dans plusieurs villes de France dont Toulouse, Bordeaux, Lyon, Strasbourg et Rennes. Dans la capitale, un orchestre s'était installé dans la matinée devant l'opéra Garnier, tandis que les commerces alentour restaient ouverts. Au milieu de la place, un stand vendait des ouvrages et revues de gauche ou d'extrême gauche, un autre des cookies vegan. Conformément aux souhaits des organisateurs, l'ambiance était festive et bon enfant, certains manifestants parisiens venus en famille pique-niquant sur place au milieu de banderoles reprenant des slogans de LFI: "non au coup d'Etat social", "pour la planification écologique", "Pour une VIe République", avec certains plus potaches: "Manif pot-au-feu, c'est encore meilleur réchauffé", "arrêtons ToutenMacron", "En Marche à l'ombre".

"Donner du courage aux cheminots"

Quatre chars sont mêlés au cortège: le char Jupiter, le char Dracula, le char Napoléon, avec sur chacun d'entre eux une personne grimée en Emmanuel Macron, et enfin un char "résistance", où les manifestants pourront exposer leurs revendications. "Nous sommes tous là pour donner du courage aux cheminots, aux hospitaliers, aux travailleurs de tous les secteurs", a lancé le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, dans une harangue à la foule. "Nous sommes un rassemblement qui condamne la violence et d'abord la violence verbale des tout puissants. Ceux qui ont dit qu'il y avait dans les gares des gens qui n'étaient rien, ceux qui ont traité le peuple travailleur de fainéants, d'illettrés et d'alcooliques", a pourfendu le député de Marseille dans un florilège de citations d'Emmanuel Macron.

La France insoumise n'est pas l'organisatrice de cette manifestation "pot-au-feu" -où chacun apporte "ses revendications, banderoles et espoirs"- même si l'initiative en revient à l'un de ses députés, François Ruffin. LFI a néanmoins largement mis la main à la pâte en affrétant une centaine de cars, et en fournissant de nombreuses pancartes. Dans le cortège, également, des représentants de la CGT, de Sud, de Solidaires, d'Attac, des étudiants, des cheminots, postiers et personnel de santé. Depuis deux jours, le ton est monté entre exécutif et LFI. Les Insoumis veulent "tenir un discours d'agitation", "ils n'ont jamais accepté la défaite", "ils aiment la démocratie quand ils gagnent" a accusé cette semaine, depuis les antipodes, Emmanuel Macron.

2.000 policiers et gendarmes déployés

Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, a accusé M. Mélenchon de reprendre "des méthodes d'extrême droite", avec une manifestation qui, selon lui, "incite à la violence". Le préfet de police, Michel Delpuech, a annoncé que 2.000 policiers et gendarmes seraient déployés à Paris, conformément à la promesse du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb -sous le feu des critiques après les débordements spectaculaires le 1e mai causés par quelque 1.200 "black blocs"- de mettre "encore plus de forces de l'ordre lors des prochaines manifestations".

"Il y a une espèce de campagne qui est organisée pour diaboliser toute opposition". Emmanuel Macron "est crispé, incertain de lui-même et il entre dans une mauvaise période où se rencontrent le mouvement social et les affaires", avait un peu plus tôt déclaré sur TF1 M. Mélenchon, dans une allusion aux articles de presse sur le financement de la campagne présidentielle du chef de l'Etat. Selon les organisateurs, cette initiative est une "première étape". Déjà, plusieurs associations, syndicats, partis envisagent une nouvelle journée de protestation le 26 mai. Ce jour-là, "par millions, déferlez ! Soyez la marée humaine qui change l'Histoire", a imploré samedi M. Mélenchon.

(avec AFP)