Dette Covid : Bayrou plaide pour un différé de remboursement de dix ans

Par AFP  |   |  340  mots
(Crédits : PHILIPPE WOJAZER)
Le haut commissaire au Plan François Bayrou a indiqué mercredi qu'il souhaitait que la dette liée à la crise du Covid-19 soit "cantonnée", et que son remboursement ne commence que vers 2030 et s'étale jusque vers 2060.

Dans une note remise au Conseil économique, social et environnemental (Cese), M. Bayrou estime qu'il "serait très dangereux, parce que démobilisateur", de confondre les "dépenses qui relèvent du fonctionnement habituel de l'État" et celles "spécifiquement liées à l'épidémie".

Le haut commissaire avait déjà plaidé pour un différé de remboursement en décembre devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

M. Bayrou précise mercredi dans sa note qu'"on pourra considérer qu'en dix années l'économie du pays aura le temps nécessaire pour se redresser".

Cantonnement de la dette Covid

La dette cantonnée correspondrait d'une part à "la dette de guerre contre l'épidémie" comprenant le "soutien aux entreprises, aux salariés, la prise en charge de toutes les dépenses sanitaires, l'investissement à l'hôpital" soit "un peu plus de 200 milliards", a détaillé M. Bayrou à l'AFP.

Il plaide pour une "prise en charge de la dette qui soit partagée par les citoyens, qui soit assez claire et simple pour que les Français soit mobilisés et rassurés en face de cette charge".

"Si on retrouve le fil de la croissance, il n'y aura pas de problème" pour rembourser à partir des années 2030 la dette Covid dont la charge représentera un peu moins de 20 milliards d'euros par an, soit entre 0,5% et 0,7% du produit intérieur brut (PIB) que la France devrait avoir en 2031, d'après les calculs du rapport du haut commissaire.

Muscler le plan de relance

D'autre part, il plaide pour un plan de "reconquête de l'appareil productif" qu'il assimile au plan Marshall de l'après-guerre, pour un montant compris entre 200 milliards et 250 milliards d'euros.

Le plan de relance mis en œuvre par le gouvernement est pour l'instant de 100 milliards d'euros. S'il est partisan de l'allongement de la durée de la dette, M. Bayrou récuse cependant toute idée d'annulation mais aussi de dette "perpétuelle", dont le capital emprunté ne serait jamais remboursé.