Donner ses jours de congés aux aidants de personnes âgés ? L'Assemblée dit oui

Par latribune.fr  |   |  447  mots
"Transposer cette disposition aura plusieurs avantages: donner un cadre juridique clair à ces pratiques et (sera) un puissant moyen d'ouvrir la discussion au sein de la direction des ressources humaines de ces entreprises", estime Paul Christophe, du groupe UDI-Agir et indépendants (les anciens Constructifs).
Une bonne nouvelle pour les 8,3 millions d'aidants que compte la France. Cela leur permettra de dégager du temps et de pallier le "coût" que représente cette aide. La proposition de loi a été saluée à droite comme à gauche.

La possibilité pour les salariés de donner des jours de congé à des collègues accompagnant sur leur temps libre des personnes âgées et en perte d'autonomie, des "aidants", a été votée mercredi en commission, via une proposition de loi UDI-Agir.

Cette disposition permettra de pallier le "coût" d'être aidant: "le coût de donner du temps pris souvent sur les congés, le temps libre, le temps familial", a exposé le rapporteur Paul Christophe, du groupe UDI-Agir et indépendants (les anciens Constructifs).

"La difficulté d'être aidant aujourd'hui aura des conséquences sur le nombre d'aidants demain, et donc indirectement sur le coût et la qualité de la prise en charge de la perte d'autonomie dans notre pays", a-t-il estimé.

Une disposition, plusieurs avantages

Selon les chiffres officiels, la France compte 8,3 millions d'aidants, les associations donnant une fourchette de 11 à 13 millions.

"Les aidants constituent la solution privilégiée par les personnes âgées et les personnes en situation de handicap parce qu'ils permettent le maintien à domicile auprès de personnes de confiance, mais ils constituent aussi une solution peu coûteuse pour les finances publiques par rapport à l'embauche de professionnels ou a fortiori de placements dans un établissement", a-t-il aussi plaidé.

Le groupe s'est inspiré d'un "modèle développé dans de nombreuses entreprises", qui permet "de donner des jours de congé à (des) collègues qui s'occupent d'un enfant gravement malade".

"Transposer cette disposition aura plusieurs avantages: donner un cadre juridique clair à ces pratiques et (sera) un puissant moyen d'ouvrir la discussion au sein de la direction des ressources humaines de ces entreprises, qui ne sont pas encore assez conscientes de l'importance de ces thématiques", selon Paul Christophe.

Débat en séance publique prévue le 7 décembre

De droite à gauche, les députés ont tous salué la proposition de loi.

Pierre Dharréville, député communiste, a émis des réserves quant à "sa logique" de "faire reposer sur les salariés eux-mêmes la réponse" au problème. "Ce sera d'abord insuffisant et je crains les dégâts que cela pourrait provoquer, avec une sorte de culpabilisation rampante qui pourrait en résulter, même si vous avez pris le soin de demander que ce don soit anonyme."

La proposition a été votée par la commission sans amendement et sera débattue en séance publique le 7 décembre.

Saluant un "beau consensus", la présidente de la commission des Affaires sociales Brigitte Bourguignon a souligné qu'"il revient aussi à la solidarité nationale et aux politiques publiques de fournir l'effort nécessaire" pour "régler ce problème des aidants familiaux".

(avec AFP)