Ce système qui aide les personnes âgées ou malvoyantes à se soigner en toute sécurité

La société française Medissimo va commercialiser un système intégrant des ordonnances électroniques et scannant des médicaments intégrés dans un pilulier, afin de guider les personnes malvoyantes ou âgées dans le suivi de leur traitement médical, surtout s'il est complexe. Cette "cup connectée" pourrait vite trouver un marché important, alors que la prise de médicaments inappropriée serait responsable de 128.000 hospitalisations par an en France.
Jean-Yves Paillé
Medissimo compte fournir 1000 pharmacies en "cups connectées" cette année.

Un objet connecté pour suivre son traitement à la pilule près. C'est ce que la société Medissimo compte lancer dans quelques mois. Baptisée "imedicup" et primée au dernier salon de Las Vegas dédié aux produits électroniques, cette "coupelle connectée" associée à un pilulier et un smartphone permet aux personnes malvoyantes ou âgées de suivre leur traitement médicamenteux en toute sécurité.

Les pharmaciens, cœur de cible de la startup, "sont formés par notre société pour placer les médicaments dans les compartiments du pilulier [qui ressemble un peu à un calendrier de l'Avent, Ndlr]", assure Caroline Blochet, présidente de Medissimo, à La Tribune. Ils peuvent enregistrer le plan de prise, c'est-à-dire: ils saisissent le type, le nombre de médicaments et la fréquence à laquelle ils doivent être consommés sur une application mobile (connectée à la coupelle) . Des alertes pour aider au bon suivi du traitement sont également programmées.

Les patients peuvent alors suivre leur traitement médial sans commettre d'erreur. Grâce à un scanner intégré à la coupelle, qui sonne et vibre lorsqu'elle tombe sur le bon médicament inséré dans le pilulier, les patients repèrent et percent le compartiment correspondant en appuyant sur un bouton et en récupèrent le contenu. Leur prise médicamenteuse est alors enregistrée et prise en compte par l'application. En outre, les proches ou la famille du patient peuvent se tenir au courant du bon suivi du traitement,.

"Ce système grand public s'adresse aux patients malvoyants et plus largement aux patients nomades, précise Caroline Blochet.

Un objectif de 1.000 pharmacies cette année

Le système est en cours d'industrialisation. La société française est en discussion sur les modèles de rémunérations avec les pharmaciens d'officine. Elle compte fournir 1.000 pharmacies en "cups connectées" cette année, en se concentrant sur "celles qui s'intéressent particulièrement à l'observance [suivi du respect par le patient des prescriptions de son médecin, Ndlr]. Medissimo espère toucher 3.000 pharmacies d'ici 2-3 ans au total puis les généralistes et infirmières.

Le prix du produit pourrait toutefois être un frein pour le patient. Si ce dernier souhaite accéder au système complet, c'est-à-dire à l'Imedicup, au pilulier, aux recharges et au GPRS (réseau mobile dérivé du GSM permettant la transmission de données), il devra débourser 49 euros TTC par mois, sans remboursement par la Sécurité sociale, du moins pas de suite:

"Ce produit doit être remboursé. Nous allons lancer une grande étude clinique pour prouver l'efficience de ce système. En outre le bénéfice sanitaire est énorme et le bénéfice économique également", est convaincue Caroline Blochet.

Suffisant pour réduire le coût des traitements mal suivis ?

En effet, les conséquences désastreuses des mauvais pratiques de prises de médicaments en France montrent qu'un marché potentiel existe pour cet objet. Celles-ci seraient responsable de 128.000 hospitalisations par an, selon le ministère de la Santé. Notamment chez les personnes âgées. Ainsi, 54 % des patients de plus de 75 ans suivraient leur traitement de façon inadaptée,  selon une enquête réalisée pour l'Institut français des seniors et le Leem (syndicat du médicament).

D'après une étude du cabinet spécialisé en santé IMS Health, publiée fin 2014, l'assurance maladie pourrait économiser 9 milliards d'euros chaque année sur six maladies chroniques si les prescriptions médicales étaient mieux respectées...

Jean-Yves Paillé

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Commentaire 1
à écrit le 05/05/2015 à 12:43
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Remboursé ? Mais bien sur que cela le devrait être! Mais on ne peut demander à la SS de rembourser de la prévention..

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