Emmanuel Macron : demandez le programme (économique) !

Par latribune.fr  |   |  518  mots
Parallèlement aux coupes budgétaires, Emmanuel Macron veut lancer un grand plan d'investissement public.
Emmanuel Macron est devenu le 8ème président de la Vème République. Voici les grandes mesures de son programme économique.

Emmanuel Macron a détaillé, dans une longue interview aux Echos, sa politique économique s'il est élu. Dans les grandes lignes, il annonce à la fois 60 milliards d'euros d'économies sur le quinquennat, tout en promettant 50 milliards d'euros d'investissements publics.

Il fait de la lutte contre le chômage de masse sa priorité et juge possible de le ramener à 7% de la population active à la fin du quinquennat. Il plaide pour une relance économique européenne et plus d'intégration de la zone euro, avec un "vrai budget (...) piloté par un ministre de l'Economie et des Finances".

Mais il estime que la France doit prouver à l'Allemagne, dans les six premiers mois du quinquennat, qu'elle est un "partenaire de confiance" : "Si nous n'avons pas une politique courageuse de réformes sur le plan structurel, les Allemands ne nous suivront pas", explique-t-il.

Quelle trajectoire budgétaire ?

Emmanuel Macron promet de respecter l'engagement européen de limitation du déficit public à 3% du PIB : il vise 2,9% de déficit en 2017. Concernant la croissance, il prévoit 1,4% en 2017 : une prévision optimiste, le consensus des économistes s'établissant autour de 1,2%.

Le candidat d'"En Marche" annonce des économies réparties entre plusieurs postes : l'Etat (25 milliards d'euros), l'assurance-maladie (15 milliards d'euros, avec une progression des dépenses maintenue à 2,3% par an), l'assurance-chômage (10 milliards d'euros), les collectivités locales (10 milliards).

Fonctionnaires : stop ou encore ?

L'ancien ministre de François Hollande juge possible de ne pas renouveler 120.000 postes de fonctionnaires sur le quinquennat, dont 50.000 pour l'Etat et 70.000 dans les collectivités locales. Celles-ci pourront recourir plus largement à des recrutements de droit privé et devront "respecter la durée annuelle légale du temps de travail" (1.607 heures).

Investissement : un plan quinquennal

Parallèlement aux coupes budgétaires, Emmanuel Macron veut lancer un grand plan d'investissement public. Il prévoit de dédier 15 milliards d'euros pour la formation et la qualification des jeunes et des demandeurs d'emploi; la même somme serait allouée pour la transition écologique et énergétique, notamment pour accompagner la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Le reste (20 milliards) sera notamment consacré à la modernisation de l'administration (numérisation), à l'agriculture, à la santé et aux transports locaux.

"Financé par des taux d'intérêts très bas, notre plan d'investissement permettra de réduire nos dépenses avant la fin du quinquennat et de soutenir notre croissance potentielle. C'est cela qui améliorera la soutenabilité de notre dette" affirme le candidat.

Fiscalité : baisses d'impôts en vue

Emmanuel Macron se donne pour objectif de baisser les prélèvements obligatoires de 20 milliards d'euros sur le quinquennat, une promesse répartie "équitablement entre ménages et entreprises" ; cela passera notamment par une réduction d'impôt d'environ 10 milliards d'euros en début de quinquennat pour les classes populaires et moyennes.

Les entreprises ne sont pas oubliées : le CICE sera transformé en allègement pérenne des charges en 2018, avec en plus la suppression des dernières charges patronales au niveau du smic. Le taux de l'impôt sur les sociétés sera ramené à 25% : le gouvernement a déjà prévu de l'amener à 28% d'ici 2020.

(Avec Reuters)