Emmanuel Macron : "Pour 2017, vous pouvez compter sur moi ! "

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  510  mots
Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, réclame un grand débat d'idées avant la présidentielle de 2017 et compte y participer en "homme libre" de tout parti politique.
Emmanuel Macron compte bien participer aux grands débats "nécessaires" avant la présidentielle de 2017. Invité ce jeudi 25 février à une matinale co-organisée par La Tribune et la Fédération nationale des travaux publics, le ministre de l'économie a lancé une petite phrase sibylline mais qui laisse présager de ses ambitions : "vous pouvez compter sur moi"...

"Vous pouvez compter sur moi" a lancé à deux reprises Emmanuel Macron, invité ce jeudi 25 février à la "Matinale de la FNTP", un évènement co-organisé par La Tribune et la Fédération nationale des travaux publics, alors qu'il était interrogé sur son rôle à venir  lors de la prochaine élection présidentielle.

Bien entendu, le ministre de l'Economie n'a pas fait formellement acte de candidature... mais il entend participer en "homme libre", hors des "contraintes des partis", au débat d'idées pour 2017. Il souhaite même que dans les quinze mois qui restent "tous les sujets soient mis sur la table, sinon l'action ne pourra pas en découler". Il regrette à cet égard que les "sujets de fond n'aient pas été abordés en 2012. C'est pour cette raison que les gens peuvent se dire "je n'ai pas voté pour cette politique-là" ... Allusion à la récente tribune dans Le Monde de Martine Aubry et d'autres personnalités.

Un doute sur l'efficacité des partis

Fidèle à son image transgressive. Le ministre de l'Economie doute de l'efficacité des partis politiques à l'heure des grands bouleversements que connaît le monde :

"dans nos rapports à l'Europe, au fait religieux, à la mondialisation, etc. les partis structurés n'ont pas de réponses cohérentes face à tous ces sujets. Dans tous les partis, de droite comme de gauche, il n'y a pas de consensus".

Pour lui, c'est pour cette raison que "de nouvelles formes d'engagement" émergent et que la "vie démocratique prend d'autres formes. Les gens sont beaucoup plus mûrs pour le changement que ne le croient les partis. Les réformes sont acceptées dès lors que l'on est transparent et explicite sur leurs raisons et leurs implications".

la "vraie gauche" c'est assurer l'égalité réelle"

Se posant en incarnation du renouveau de la politique, il a lancé : "pour moi, être de gauche, ce n'est pas défendre le CDI à vie dans un grand groupe. (...) Ce n'est pas promettre des droits que l'on sera incapable de garantir (...) Ce n'est pas l'idée que je me fais de la gauche"... Le message a certainement été bien reçu par certains au PS.
Emmanuel Macron a donc précisé sa conception de la « gauche » :

"c'est assurer l'égalité réelle, par exemple permettre à toute personne une remise à niveau à un moment clé de sa vie. Après, il y en aura toujours qui courront plus vite que les autres, c'est normal et ce n'est pas grave si c'est organisé dans un cadre cohérent. Mais couper les tendons à ceux qui courent plus vite pour assurer une sorte d'égalitarisme, ça ne fonctionne pas".

Là aussi, la métaphore est claire.... Bref, Emmanuel Macron flirte avec les limites de la liberté de langage que lui impose sa fonction gouvernementale. Mais il semble n'en avoir cure. Il n'est pas encarté au PS et explique "qu'il ne fera pas ça toute sa vie"... Alors quel destin se prépare-il ? Une belle carrière dans le privé ou la poursuite d'autres ambitions politiques ? Réponse dans quelques mois.