En colère, les policiers obtiennent une revalorisation de leurs salaires

Par latribune.fr  |   |  461  mots
(Crédits : Reuters)
Les syndicats de policiers et le gouvernement ont signé mercredi 19 décembre, tard dans la nuit, un protocole d'accord permettant une revalorisation des salaires et une réorganisation de la police nationale.

Tard dans la nuit du mercredi 19 décembre, le ministère de l'Intérieur, qui affronte la grogne des policiers "épuisés" par une surcharge de travail, a accepté de revaloriser leurs salaires. Le protocole d'accord, signé par Alliance, Unsa Police et Unité SGP Police FO, prévoit une augmentation mensuelle moyenne de 120 euros pour les gardiens de la paix en début de carrière, entre le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2020, et une augmentation de 120 à 150 euros pour les échelons plus élevés.

Une partie de l'augmentation sera actée dès le 1er janvier 2019, le reste mis en oeuvre progressivement à partir de juillet.

"Ce protocole prévoit, dans un premier temps, la revalorisation de l'allocation de maîtrise de 40 euros par mois à compter du 1er janvier 2019 et l'augmentation de l'indemnité de sujétion spéciale police (ISSP) de 0,5 point", précisent jeudi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et le secrétaire d'Etat Laurent Nunez, dans un communiqué.

À l'issue des négociations, Yves Lefebvre, le secrétaire général d'Unité SGP Police FO, n'a pas caché sa satisfaction, estimant qu'un "grand pas en avant" a été fait.

« C'est aujourd'hui ce qu'on voulait, on voulait une amélioration immédiate du pouvoir d'achat, actée pour une partie déjà dès le 1er janvier. »

Cet accord met donc fin à la grogne croissante des policiers qui avaient commencé des opérations de "grève de zèle" ou de fermeture dans des commissariats.

Les heures supplémentaires seront payées "selon un calendrier"

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a aussi promis de payer les 275 millions d'euros que l'État devait aux policiers au titre des heures supplémentaires impayées "depuis des dizaines d'années".

Les modalités de paiement seront déterminées selon un plan pluriannuel. Ces heures pourront être payées chaque année ou bien placées dans un compte épargne retraite ou un compte épargne temps (CET), lequel sera déplafonné, a précisé Yves Lefebvre.

Prime de 300 euros pour les personnels administratifs, techniques et scientifiques

Quant à la prime exceptionnelle de 300 euros votée par les députés dans un amendement à la loi de finances 2019, elle ne sera maintenue que pour les personnels administratifs, techniques et scientifiques qui étaient déployés sur les missions support lors des opérations de maintien de l'ordre pendant les manifestations des "Gilets jaunes", ainsi que pour les personnels de préfecture.

Pour le secrétaire général d'Alliance Police, Jean-Claude Delage, cet accord témoigne d'une « avancée conséquente pour les gradés et gardiens de la paix sur leur pouvoir d'achat ». « La reconnaissance matérielle que nous avions exigée, ce soir elle y est », a-t-il ajouté.

(avec Reuters)