EN DIRECT. Départementales : l'abstention finale estimée entre 50,5% et 51%

Par latribune.fr  |   |  841  mots
A midi, la participation pour le second tour des élections départementales était de deux points inférieure à celle du premier tour (15,63%) ; tendance confirmée à 17 heures avec un peu moins de 42% de participation. L'abstention finale est évaluée selon les instituts à 50,5%/51%, soit un peu supérieure au premier tour (49,83%). L'enjeu du scrutin : combien des 61 départements détenus par la gauche basculeront à droite et le nombre de ceux qui pourraient être remportés par le Front National.

La gauche ne semble pas avoir réussi à remobiliser ses électeurs, notamment ceux du PS, malgré les appels du gouvernement, et ne pourra probablement pas éviter une nouvelle déroute lors de ce second tour des élections départementales en France. A midi la participation était en baisse de deux points par rapport à la semaine dernière, à 15,63% (mais en hausse par rapport au second tour des cantonales de 2011). Et à 17 heures, la tendance restait à une mobilisation modeste : 41,94%, soit moins qu'au premier tour le dimanche 22 mars à la même heure (42,98 %). La participation pour ces départementales de 2015 est toutefois bien supérieure à celle enregistrée au second tour des dernières élections cantonales en 2011  : 36,20 %. Au final, l'abstention pourrait s'élever sur ce second tour des cantonales 2015 dans une fourchette entre 50,5% selon CSA, Ipsos et Harris Interactive et 51% selon l'Ifop. Soit plus qu'au premier tour où elle était passé sous les 50% (49,83%). Mais elle est nettement moindre qu'au second tour des cantonales de 2011, où l'abstention avait atteint 55,3%.

La droite espère prendre à la gauche une vingtaine de départements

En tête au premier tour dimanche dernier, la droite et le centre unis espèrent conquérir plusieurs dizaines de départements et le Front national en gagner un voire deux. Les bureaux de vote seront ouverts jusqu'à 18 heures, voire 19 heures dans des villes moyennes (Brest, Dijon, Chambéry, Toulon...) et même 20 heures à Bordeaux, Marseille, Nantes, Toulouse et en région parisienne. Paris et Lyon, où les fonctions des conseils départementaux sont exercées par d'autres organes (comme le Conseil de Paris dans la capitale) ne sont pas concernés, ainsi que la plus grande partie de l'outre-mer.

Après un premier tour marqué par une abstention importante (49,83 %), quoiqu'un peu plus faible qu'attendu, la gauche compte sur le réveil de ses électeurs pour éviter la perte de plus de la moitié des 61 départements qu'elle administre. Dimanche dernier, l'alliance UMP-UDI a largement emporté le scrutin et creusé l'écart, totalisant 28,7 % des suffrages contre 21,5 % aux binômes comptant au moins un socialiste.

149 cantons ayant été pourvus dimanche dernier, on vote ce dimanche dans 1905 cantons sur les 2054 concernés. La droite aligne 1602 binômes homme-femme, la gauche 1334 et le Front national 1107. Ils s'affrontent dans 1614 duels et 278 triangulaires. La droite espère ravir entre 20 et 40 départements à la gauche et devenir ainsi le premier parti local de France. La gauche est notamment menacée dans les Bouches-du-Rhône, détenues par le PS depuis plusieurs décennies, l'Isère, les Pyrénées-Orientales, sans compter la très symbolique Corrèze, terre d'élection de François Hollande.

Pas de remaniement dans "l'urgence" selon Manuel Valls

Face à la perspective d'une défaite annoncée, le Premier ministre et chef de la majorité, Manuel Valls, a averti dans Le Journal du dimanche que, quel que soit le résultat dimanche soir, "il n'y aura pas de zigzag" gouvernemental : « Le remaniement n'est pas l'urgence. Le cap sera maintenu ». Sur ce sujet, interrogé sur un possible ouverture à d'autres composantes de la gauche, notamment les écologistes, Manuel Valls a renvoyé la balle dans leur camp : « c'est à eux d'en décider ».

Alors que son propre département historique est menacé de basculer à droite, le président de la République, François Hollande a voté à Tulle, quelques heures avant de se rendre en Tunisie pour participer à une marche contre le terrorisme. "Nous allons marcher pour la Tunisie et pour les valeurs qu'elle représente pour le monde arabe. Quatre Français ont été tués là-bas. La Tunisie souhaitait la présence de la France et la France souhaitait être à côté de la Tunisie qui, rappelons-le, est à l'origine du Printemps arabe et qui a été, avec des ressortissants d'autres pays, victime d'un acte terroriste odieux. Le 11 janvier, il y avait eu une manifestation de solidarité pour la France, pour les valeurs qu'elle porte. Aujourd'hui, nous allons marcher pour la Tunisie et pour les valeurs qu'elle représente pour le monde arabe", a déclaré François Hollande à des journalistes à la sortie de son bureau de vote.

Le FN vise au moins le Vaucluse

La principale inconnue du scrutin de ce dimanche sera le nombre de départements obtenus par le FN. Le parti dirigé par Marine le Pen n'est certes pas, avec 25,2% des voix au premier tour, le « premier parti de France » qu'il clame être, mais sa progression est spectaculaire. Le FN, qui veut s'implanter au plan local, espère au moins un des quatre à cinq départements où il est en position de l'emporter. C'est notamment le cas dans le Vaucluse, terre élective de Marion Maréchal-Le Pen où le FN est arrivé en tête dans 11 des 17 cantons. Les ambitions du parti lepéniste se portent également sur l'Aisne, voire le Pas-de-Calais et le Gard. Toutefois, dans ces départements, le risque est aussi que ne se dégage aucune majorité absolue en siège, ce qui obligerait à des coalitions et rendrait très ouverte l'élection du président du conseil départemental, jeudi prochain.