Face à la pénurie d'enseignants, Emmanuel Macron promet un salaire de départ à 2.000 euros nets par mois

Par latribune.fr  |   |  662  mots
Le président de la République s'exprimait, ce jeudi, devant les recteurs et les rectrices réunis à la Sorbonne pour leur rentrée. (Crédits : JOHANNA GERON)
Le chef de l'Etat, qui s'exprimait, ce jeudi, devant les recteurs et les rectrices réunis à la Sorbonne pour leur rentrée, a promis de poursuivre la « revalorisation générale de la rémunération » des enseignants commencées il y a deux ans « en faisant qu'aucun professeur ne débute sa carrière à moins de 2.000 euros nets ». Il a également indiqué souhaiter une « transformation profonde » des lycées professionnels en développant les stages et en les rémunérant mieux.

Infirmiers, ouvriers du bâtiment, chauffeurs de bus, serveurs et cuisiniers...les métiers en tension qui peinent à recruter sont nombreux. Un sujet d'autant plus problématique pour certains d'entre eux à la veille de la rentrée. C'est particulièrement le cas pour l'enseignement. Faute de professeurs en nombre suffisant pour remplir toutes les classes, l'Education nationale a récemment annoncé qu'elle allait faire appel à des contractuels pour combler les vides.

Emmanuel Macron a, lui, décidé de faire un geste en faveur des enseignants pour tenter de susciter des vocations. Il a ainsi annoncé, ce jeudi, que la revalorisation de leurs salaires sera « poursuivie » et qu'aucun d'entre eux ne débutera sa carrière « à moins de 2.000 euros nets » par mois.

Au Grenelle de l'éducation amorcé en 2020, « vous avez (...) commencé une revalorisation générale de la rémunération il y a 2 ans, qui sera poursuivie, en faisant qu'aucun professeur ne débute sa carrière à moins de 2.000 euros nets » par mois et qui « permettra environ 10% d'augmentation de la rémunération par rapport au statu quo », a déclaré le président de la République devant les recteurs et les rectrices réunis à la Sorbonne pour leur rentrée.

Ce n'est pas tout. En effet, à cette revalorisation générale des salaires, « étage inconditionnel », s'ajoutera un « pacte pour les enseignants » qui leur permettra, sur une base volontaire, de « s'engager (...) dans des missions supplémentaires », telles que le suivi individualisé, des tâches d'encadrement ou « des actions qui ont du sens », et qui seront « rémunérées », a précisé le chef de l'Etat.

Une « transformation profonde » des lycées professionnels

Par ailleurs, il a annoncé son souhait d'une « transformation profonde » des lycées professionnels qui passe par le développement « des temps de stage d'au moins 50% » qui seront mieux rémunérés. L'objectif sera aussi de « ré-arrimer très en profondeur et en amont le lycée professionnel avec le monde du travail », a précisé le chef de l'Etat, qui a estimé que « la réussite de nos lycées sera absolument clé pour le plein-emploi ».

C'est une « réforme à laquelle je tiens beaucoup », a souligné le président de la République, qui veut « bâtir cette transformation profonde en confiant au lycée professionnel l'autonomie, les moyens d'innover, de mieux préparer les jeunes au monde de l'entreprise ». Il veut notamment « développer les temps de stage d'au moins 50% en rémunérant de manière correcte ces stages, ce qui est un des leviers formidables de leur valorisation ». « Aujourd'hui, l'écart qu'il y a entre les stages que nous connaissons en lycée pro et ce que touche un apprenti n'est pas soutenable, on va devoir aller vers une convergence de ces dispositifs », a-t-il insisté.

Le chef de l'Etat souhaite aussi « recruter davantage de professeurs associés issus du monde professionnel qui verra sa place renforcée dans les conseils d'administration » et « préparer les jeunes à la recherche d'emploi avant la fin de leurs études ». Il a confié aux recteurs la mission de « revoir en lien avec les régions, la carte des formations, assumer ensemble de fermer celles qui n'insèrent pas et développer celles qui marchent, en créer aussi de nouvelles tournées vers les secteurs qui recrutent ».

Un budget en hausse pour l'éducation en 2023

Ces déclarations coïncident avec la volonté affichée par l'exécutif de faire de l'éducation une priorité en 2023. En témoigne la hausse « inédite de 11,4% » des crédits alloués dans le budget 2023 à l'Éducation, au Travail et aux Solidarités, soit une augmentation de 12,5 milliards d'euros, comme l'avait annoncé le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, le 7 août dernier. « Le budget de l'Emploi progressera en particulier de 6,7 milliards, afin notamment, de financer la montée en puissance de l'apprentissage, avec un objectif de 1 million d'apprentis d'ici à la fin du quinquennat », avait-il détaillé.

(Avec AFP)