Budget 2023 : le gouvernement veut privilégier l'apprentissage, l'Education et le régalien

Dans une interview aux Echos, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a donné des précisions sur le budget 2023. Ce dernier prévoit d'accorder aux ministères de l'Education, du Travail et des Solidarité, une hausse « inédite de 11,4% ». Autre poste de dépense qui devrait être favorisé : le « bloc régalien » avec notamment les ministères de la Défenses et de la Justice. Le ministre n'a toutefois pas donné de précisions sur les économies qui seront nécessaires pour combler ces hausses de dépenses.
Gabriel Attal, ministre des Comptes publics.
Gabriel Attal, ministre des Comptes publics. (Crédits : Reuters)

Alors que le Parlement a voté, il y a tout juste quatre jours, le budget rectifié pour 2022, second volet du paquet pouvoir d'achat, le gouvernement regarde déjà vers 2023. Et comme cette année, les dépenses sont au rendez-vous. Mais pas dans n'importe quel poste. L'an prochain, l'exécutif entend favoriser l'éducation, le travail et les solidarités. C'est en effet ce qu'a annoncé le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, dans un entretien aux Echos paru ce lundi. Il promet ainsi une hausse « inédite de 11,4% » des crédits alloués dans le budget 2023 à l'Éducation, au Travail et aux Solidarités, soit une augmentation de 12,5 milliards d'euros.

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Favoriser encore l'apprentissage

Dans le détail, « le budget de l'Emploi progressera en particulier de 6,7 milliards, afin notamment de financer la montée en puissance de l'apprentissage, avec un objectif de 1 million d'apprentis d'ici à la fin du quinquennat », détaille Gabriel Attal. La réforme de l'apprentissage en 2018 a permis de supprimer certaines rigidités - administratives notamment -, en soutenant financièrement ces contrats, et en laissant aussi plus de pouvoir aux entreprises, aboutissant à un nombre croissant d'apprentis chaque année passé de 370.000 en 2019 à 520.000 en 2020 puis 720.000 en 2021. Ce dispositif a contribué à faire baisser le chômage des jeunes - évalué à 15,9 % à la fin de 2021, soit un niveau qui n'a pas été aussi bas depuis 1981.

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Dans l'interview aux Echos, Gabriel Attal précise également que l'Education nationale « bénéficiera d'une hausse historique (+3,6 milliards) de ses crédits. L'engagement du président de la République de la poursuite de la hausse des salaires sera tenu et aucun enseignant n'entrera dans la carrière à moins de 2.000 euros nets ». Le paquet pouvoir d'achat adopté par le Parlement la semaine dernière prévoit déjà une hausse du point d'indice pour les 5,7 millions d'agents publics de 3,5 %.

Le budget de la défense en hausse

Autre poste de dépense qui bénéficiera d'un budget en hausse : +6,1 milliards d'euros pour le « bloc régalien » incluant les ministères de la Défense, de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères. « Une hausse très importante que nous assumons afin de tenir notamment l'engagement d'un relèvement de 3 milliards des crédits des Armées en 2023, mais aussi les objectifs du Beauvau de la sécurité, qui prévoit le doublement de la présence des forces de l'ordre sur le terrain d'ici à 2030 », précise-t-il. « Le budget de la Justice bénéficiera d'une nouvelle hausse de 8%, après déjà deux années d'augmentation de même montants, afin de poursuivre le recrutement de nouveaux magistrats et de respecter les plans de construction de nouvelles places de prison », assure-t-il encore.

Enfin, les ministères de la Transition environnementale, de la Cohésion des territoires et de l'Agriculture « disposeront de 3,3 milliards d'euros supplémentaires ».

Quel financement ?

Comment ces hausses de dépenses vont-elles être financées ? Le ministre des Comptes publics ne donne aucune précision dans son entretien sur les chantiers d'économies qu'il faudra réaliser pour équilibrer ce budget. « Les dépenses publiques au sens large diminueront de 0,3% en volume l'an prochain », indique-t-il. « Le document (...) prévoit que les crédits du budget de l'Etat s'élèveront à 339 milliards d'euros en 2023, soit une quasi-stabilité en valeur par rapport au niveau post-loi de finances rectificative, et une diminution de 2,5% en volume. Cela permettra de tenir l'objectif d'un déficit à 5% de PIB l'année prochaine tout en finançant nos priorités », met-il en avant. Pour y parvenir, Bruno Le Maire avait expliqué, début juillet, miser sur la croissance. « Il faut que la croissance augmente plus vite que la dépense publique », avait-il assuré. Son ministère prévoit d'ailleurs qu'elle reste dans le vert à + 2,5% en 2022 (puis +1,4% en 2023, +1,6% en 2024, +1,7% en 2025, +1,7% en 2026 et +1,8% en 2027).

Commentaires 8
à écrit le 08/08/2022 à 14:52
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Ne faudrait-il pas remplacer nos poètes,cigales issues de l'ENA, par de vrais gestionnaires formés aux réalités? Les débauches d'argent ne combleront jamais les incompétences des gouvernants ni l'obésité chronique de notre omnipotente Administratio...

le 09/08/2022 à 9:27
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le renouveau sera t il le déclin. pour une catégorie de la population ,?

à écrit le 08/08/2022 à 12:36
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LES SOLIDARITES ?,,,, commençons par l'egalite !!!!!!!! à revenu égal nous devrions cotiser de la meme facon Pourquoi exonerer prime ceci prime cela heure sup etc etc baissons plutôt les charges mais faisons cotiser tout l e monde et ne laissons pas...

à écrit le 08/08/2022 à 8:01
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Encore du financement par la dette mais où sont les réformes de structure de la puissance publique Le pays est mal géré une fois de plus, on compte toujours sur une croissance qui n’arrivera pas pour ne pas sortir de la gestion bureaucratique du pa...

le 09/08/2022 à 15:34
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Ministre du Budget à 33 ans, ce brave jeune homme n'a pas les épaules pour diriger un tel ministère. C'est tout le système de l'Etat, son Administration et ses ministères surpeuplés de hauts fonctionnaires qu'il faudrait d'abord réformer.

à écrit le 08/08/2022 à 7:28
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Cela... compte sur l'endettement, qui permet d'obtenir un "ruissèlement" vers le haut en la faisant rembourser par le bas!

à écrit le 07/08/2022 à 23:07
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Les budgets de l'Assemblée Nationale et du Sénat ont augmenté plus que l'inflation. J'aurais aimé lire qu'ils avaient été réduits, montrant ainsi le souci de nos notables de contribuer au retour à l'équilibre du budget de NOTRE Etat.

le 08/08/2022 à 3:45
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Quand on a une élite aussi compétente, il faut nécessairement les payer en fonction de leurs compétences...Ne mégotons pas sur les salaires de tous ceux qui parlent de la valeur travail et qui passent de temps à autre à l'assemblée pour simplement v...

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