"On est dans la quatrième vague". Le premier ministre Jean Castex a affirmé que le pays était bien entré dans un nouvel épisode de recrudescence pandémique, lors d'une intervention ce mercredi au journal télévisé de TF1 de 13 heures. "Le fameux variant Delta est là, majoritaire. Il est plus contagieux que les autres. Nous avons enregistré une hausse de 140% des cas positifs en une semaine, et plus de 18.000 hier. Un autre chiffre caractérise cette situation : 96% de ces 18.000 cas n'étaient pas des gens vaccinés".
Depuis mi-juillet, en moyenne sur sept jours, 8.053 cas sont recensés quotidiennement. Fin juin, le nombre était en dessous des 2.000 cas quotidiens. Le taux de reproduction du virus est passé à 1,52, au-dessus du seul d'alerte fixé à 1.
Accélération de la vaccination
Pour faire face à cette flambé épidémique, le chef du gouvernement a appelé à une forte réaction "collective". "La clé, on la connaît : c'est la vaccination", a-t-il affirmé. Jean Castex, se félicitant des 3 millions de rendez-vous demandés après l'intervention du chef de l'Etat le 12 juillet dernier, a ainsi annoncé l'ouverture de 5 millions de créneaux de vaccination sur les quinze prochains jours. L'ambition est d'atteindre un rythme de croisière de 4 millions de vaccinés lors des deux prochaines semaines. "Nous visons 40 millions de primo vaccinés à la fin juillet, contre 40 millions prévus initialement fin août, et désormais 50 millions fin août".
Concernant le cheminement législatif de la loi visant la mise en place du pass sanitaire, actuellement en discussion à l'Assemblée nationale, le Premier ministre espère qu'elle sera validé d'ici la fin de la semaine, après son passage au Sénat. Ensuite, le chef de l'exécutif a annoncé saisir le Conseil constitutionnel pour garantir le respect des libertés, avec l'objectif d'une promulgation au début du mois d'août.
Pédagogie et sanction pour les contrôles
Jean Castex a apporté quelques précisions sur ce texte législatif. Alors que l'instauration du pass sanitaire inquiète les établissements recevant du public, le chef du gouvernement a annoncé que ces structures seraient uniquement responsables du contrôle du QR code, et non pas du contrôle de l'identité. Cette tâche sera réservée aux fonctionnaires de police.
Les restaurateurs et cafetiers seront responsables du contrôle du pass sanitaire. En revanche, ce qui est de la vérification de l'identité, on considère que ce n'est pas de leur responsabilité. Ces contrôles seront effectués dans le cadre de l'activité des forces de sécurité, soit à l'appel des professionnels, soit de manière aléatoire dans le cadre de plan de contrôle", a précisé le Premier ministre.
Concernant les sanctions, le chef du gouvernement a précisé qu'une période d'une semaine de "pédagogie" et de tolérance serait observée, avant une mise en place stricte de sanctions, à partir du moment de la promulgation de la loi et des dates prévues de mise en place des restrictions. "Ce deuxième niveau de contrôle sera soumis à des sanctions" si il y a des irrégularités "avec des sanctions alourdit par le législateur".
Plus de cas contact pour les personnes vaccinés
Autre nouveauté ce mercredi matin, les Français ayant un parcours vaccinal complet mais qui seraient cas contact n'auront pas l'obligation de s'isoler. "Les personnes vaccinés ne seront plus cas contact", a-t-il affirmé. "La vaccination fonctionne" dans cette situation, a-t-il précisé. Le gouvernement a également annoncé ce mercredi que les travailleurs isolés pour 10 jours en raison de leur test positif au Covid-19 pourront bénéficier de dispositif afin d'éviter une perte de leurs revenus.
Au sujet de la mise en place du pass sanitaire pour les 12-17 ans, le gouvernement avait espéré la rendre effective d'ici fin août. Mais les parlementaires ont décidé de le repousser à fin septembre. "La vaccination de cette tranche d'âge a été ouverte le 15 juin. Même si la vaccination dans cette catégorie progresse, cela faisait subir une contrainte forte à eux et à leurs parents", a-t-il relativisé.
Toutefois, le Premier ministre a annoncé que le pass sanitaire ne sera pas obligatoire pour accéder aux collèges ou lycées à la rentrée, tout en ajoutant que des stands de vaccination seront installés dans les établissements scolaires. "Les ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur préciseront les modalités dans les semaines à venir", a-t-il préciser.
Le gouvernement peut-il envisager des mesures plus drastiques si cette quatrième vague n'est pas rapidement maîtrisée ? "Nous ne pouvons pas encore parler de couvre-feu, mais nous ne nous interdiront pas d'autres mesures en fonction de la situation. Mais il faut collectivement se donner les moyens de maîtriser la flambée de l'épidémie", a-t-il expliqué, défendant également la politique de territorialisation des mesures en fonction de la situation locale.