Fonctionnaires : les syndicats s'opposent aux propositions salariales du gouvernement

Par latribune.fr  |   |  514  mots
Le 10 octobre, une journée de grèves et de manifestations contre les mesures du gouvernement avait rassemblé entre 200.000 et 400.000 agents dans la rue.
Syndicats et employeurs publics ont débattu mercredi du décret de compensation de la hausse de la CSG et des modalités d'application du report d'un an du plan de revalorisation des carrières, qui devrait concerner près de 4,4 millions d'agents. Ce décalage dans le temps aura un effet négatif sur le pouvoir d'achat des agents, dont les cotisations retraite ont parallèlement augmenté, selon les syndicats.

Les syndicats de fonctionnaires ont voté à l'unanimité mercredi contre les propositions du gouvernement en matière de compensation de la hausse de la CSG et de revalorisation des carrières, au cours d'une réunion du conseil commun de la fonction publique (CCFP).  L'ensemble des syndicats de la Fonction publique (CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFE-CGC, CFTC et FA-FP) avait boycotté lundi une réunion avec leur ministre de tutelle, Gérald Darmanin, faute de "réponses" à leurs revendications.

Ce rendez-vous devait notamment permettre de débattre des projets de décret de compensation de la hausse de la CSG et des modalités d'application du report d'un an du PPCR (plan de revalorisation des carrières acté sous le gouvernement précédent, NDLR), qui devrait concerner près de 4,4 millions d'agents. Ce décalage dans le temps aura un effet négatif sur le pouvoir d'achat des agents, dont les cotisations retraite ont parallèlement augmenté, selon les syndicats.

Compensation de la hausse de la CSG

Une nouvelle réunion du CCFP, instance consultative réunissant représentants des syndicats de fonctionnaires et des employeurs publics, s'est finalement tenue mercredi sous la présidence du ministre. A cette occasion, "la FSU, comme l'ensemble des fédérations de fonctionnaires, a voté contre ces textes", indique le syndicat dans un communiqué. L'information a été confirmée à l'AFP par Solidaires.

"On revendique toujours deux choses: que 2018 ne soit pas une année blanche pour les agents", ce qui passe par "l'application du PPCR" et une compensation de la hausse de la CSG qui "redonne du pouvoir d'achat aux agents", comme l'avait promis le président Emmanuel Macron, avait expliqué lundi Luc Farré (Unsa) à l'AFP.

Ajustement du taux de la prime

Le ministère a indiqué pour sa part dans un communiqué que "lors de la séance, plusieurs demandes exprimées par les organisations syndicales ont reçu un avis favorable par le ministre", qui a notamment accepté, concernant la compensation de 1,7 point de CSG, "des mesures d'ajustement du taux de la prime pour garantir l'exacte compensation" et, "pour les nouveaux entrants ou les cas de réintégration, le versement de la prime dès le premier jour de la prise d'activité".

Le 10 octobre, une journée de grèves et de manifestations contre les mesures du gouvernement avait rassemblé entre 200.000 et 400.000 agents dans la rue. Outre le gel des rémunérations, les manifestants dénonçaient alors la suppression annoncée de 120.000 postes d'ici à la fin du quinquennat, le rétablissement du jour de carence et la remise en cause de leur statut.

Le dernier rapport annuel sur l'état de la Fonction publique, "présenté au cours de cette même séance du conseil commun, pointe de fortes disparités entre les agent.e.s et des inégalités salariales persistantes entre les femmes et les hommes d'environ 13%. Il montre aussi qu'en 2015, le décrochage entre les salaires du secteur public (+0,6%) et ceux du secteur privé (+1%) s'est poursuivi", dénonce la FSU dans son communiqué.

(Avec AFP)