Fraude fiscale : rétribuer les informateurs serait une "incitation à la haine fiscale"

Par latribune.fr  |   |  202  mots
Rétribuer les informateurs permettant au fisc de découvrir des fraudes "conduirait à encourager "l'espionnage comme aux pires heures de notre histoire", selon le mouvement patronal Ethic.
Alors que le ministère des Finances envisage de rétribuer les informateurs qui dénonceraient des cas de fraude fiscale, un mouvement patronal baptisé "Ethic" s'est insurgé contre ce projet, qui conduirait à "encourager l'espionnage comme aux pires heures de notre histoire"

Le mouvement patronal Ethic s'est dit dans un communiqué publié lundi 7 décembre "scandalisé" par le projet de Bercy visant à rémunérer les personnes qui fournissent des informations sur les fraudeurs fiscaux, assimilant cette pratique à de "l'espionnage" et à de la "délation".

Cette pratique reviendrait à "instaurer un climat de suspicion contraire à l'éthique et tuer le peu de confiance restant, des Français entre eux et envers le gouvernement", a-t-elle ajouté. Elle conduirait à encourager "l'espionnage comme aux pires heures de notre histoire", en jouant "sur le ressort des mauvais instincts, de la jalousie et de la vengeance", poursuit le communiqué.

Un dispositif intégré à la loi Sapin II ?

Selon une information du Parisien/Aujourd'hui en France publiée samedi, le ministère des Finances envisagerait d'attribuer une rémunération forfaitaire à ces informateurs, aussi appelés "aviseurs fiscaux".

La pratique qui consiste à rémunérer les personnes fournissant des informations sur les fraudeurs fiscaux a déjà existé par le passé, avant d'être supprimée officiellement il y a une dizaine d'années. Ce dispositif pourrait être intégré à la loi Sapin II sur la transparence de la vie économique, qui sera débattue début 2016 au parlement.

(Avec AFP)