Fusillade à Orly : l'enquête avance

Par latribune.fr  |   |  712  mots
L'aéroport d'Orly-Sud a été évacué ce samedi matin après qu'un homme ayant dérobé une arme à un militaire ait été abattu. Le trafic a repris dans l'après-midi.
Un homme, un Français de 39 ans, a été abattu samedi matin par les forces de sécurité à l'aéroport d'Orly-Sud après avoir dérobé une arme à un militaire de l'opération Sentinelle. Près de 3.000 personnes ont été évacuées du terminal sud. Son identité est désormais connue. Le Parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête pour connaître ses motivations.

Ce samedi, un homme, un Français de 39 ans, a été abattu par les forces de sécurité dans le hall 1 de l'aéroport d'Orly-Sud après avoir tenté de dérober une arme à un militaire de l'opération Sentinelle.  Deux versions des faits circulent. Selon le gouvernement, l'homme n'est pas parvenu à s'emparer du fusil d'assaut Famas que la militaire portait en bandoulière. Mais, d'après une source proche de l'enquête, il a bien réussi, après avoir braqué la militaire, à se saisir du Famas avant d'être immédiatement abattu. Dans la soirée, l'identité de l'assaillant a été dévoilée. Il s'appelait Ziyed Ben Belgacem.

Des premiers éléments divulgués

Selon les premiers éléments de l'enquête, il est né le 14 février 1978 et a des attaches dans le Val-d'Oise. L'homme n'était pas fiché "S" (sûreté de l'Etat), mais fiché "J" (justice) au Fichier des personnes recherchées (FPR) en raison de son placement sous contrôle judiciaire dans une affaire de vol à main armée. Il faisait l'objet d'une interdiction de quitter le territoire.

Son casier judiciaire comporte "neuf mentions" pour des faits de droit commun, dont des vols à main armée et du trafic de stupéfiants. "On notera plus particulièrement une condamnation à cinq ans d'emprisonnement pour des faits de vol avec arme, une condamnation à trois ans d'emprisonnement pour des faits de trafic de stupéfiants et une condamnation à cinq ans d'emprisonnement également pour des faits de trafic de stupéfiants", a détaillé le procureur de Paris, François Molins, lors d'une conférence de presse organisée dans la soirée de samedi.

A la suite de l'incident à l'aéroport, près de 3.000 personnes ont été évacuées du terminal sud.  Ensuite, ce sont les deux terminaux, ouest et sud, qui ont été fermés dans matinée. Un temps interrompu, le trafic aérien a repris progressivement.  Le terminal Orly Ouest a réouvert à la mi-journée. Celui d'Orly Sud a repris une activité normale vers 15H00 environ.

Aucun explosif n'a été trouvé

Une opération de déminage a été déclenchée dans la matinée. Aucun explosif n'a été trouvé.

"On faisait la queue pour l'enregistrement sur le vol en direction de Tel Aviv quand on a entendu trois ou quatre coups de feu à proximité. L'ensemble de l'aéroport a été évacué", a déclaré à l'AFP Franck Lecam, 54 ans, qui se trouvait samedi matin à Orly-Sud.

"On est tous devant l'aéroport à environ 200 m. Il y a des policiers, des secours, des militaires partout qui courent dans tous les sens. Un homme de la sécurité nous a dit que ça s'était passé porte 37-38, sur les vols de la Turkish Airlines", a ajouté ce témoin.

Un lien avec la fusillade de Garges lès Gonesses

Plus tôt ce samedi, à 6h55, une fusillade a éclaté à Garges-lès-Gonesse près de Stains après que trois policiers aient tenté de contrôler un véhicule. Le conducteur a sorti une arme, avant de tirer sur les policiers. Selon le ministère de l'Intérieur, il s'agit du même homme, Ziyed Ben Belgacem, qui a été ensuite attaquée la militaire à Orly-sud.

L'une des policières a été légèrement blessée. L'homme aurait ensuite pris la fuite, à bord d'une Clio, qu'il aurait abandonné dans le Val de Marne. Puis, l'individu aurait volé un autre véhicule, retrouvé sur le parking de l'aéroport d'Orly.  Selon Bruno Le Roux, l'assaillant d'Orly avait été "repéré quelques minutes plus tôt à Vitry-sur-Seine pour un car jacking", un vol de voiture à la tire.

Matignon annonce l'ouverture d'une enquête

La section antiterroriste du parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête. "L'enquête conduite par la section antiterroriste du parquet de Paris permettra de déterminer le profil et les motivations de cet individu et de reconstituer son parcours. L'ensemble des dispositifs mis en place pour faire face aux velléités d'action violente sur notre sol ont été activés, impliquant toutes les forces de sécurité et de secours ainsi que les opérateurs de transport", précise Matignon dans un communiqué.

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