"Gilets jaunes" : les banques appellent à la fin des violences contre leurs agences

Par AFP  |   |  447  mots
(Crédits : Reuters / BENOIT TESSIER)
Dans une tribune publiée dans Le Monde, les présidents des principales banques françaises, dont BPCE, La Banque postale, BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel et Société Générale, s'adressent au mouvement des "gilets jaunes" pour que les violences contre les agences de proximité cessent. Plus de 760 établissements bancaires ont subi des dégradations depuis le début du mouvement de contestations.

Alors que les "gilets jaunes" sont déterminés à continuer à faire entendre leur voix pour ce vingtième samedi de mobilisation en dépit de plusieurs interdictions à manifester partout en France face à la crainte de nouveaux heurts, les banques françaises appellent à ce que cessent les violences qui ont déjà visé plusieurs centaines de leurs agences en marge des journées de mobilisation, dans une tribune publiée ce 30 mars dans Le Monde.

"Il est temps, pour tous, de condamner les actes commis à l'encontre des banques", plaident les six membres du comité exécutif de la Fédération bancaire française, l'organisation professionnelle qui représente toutes les banques installées en France.

Ces six membres sont les patrons des grands établissements français (BPCE, BNP Paribas, Crédit Mutuel, Banque Postale, Crédit Agricole, Société Générale).

"Des centaines d'agences de proximité prises pour cibles"

"Il est urgent de mettre un terme à ce déchaînement de violence injustifié. Nous demandons à ce que les conditions soient réunies pour que nos collègues comme les commerçants puissent exercer leur métier en toute sécurité et en toute sérénité au bénéfice de leurs clients", martèlent-ils.

"Depuis un peu plus de quatre mois, des centaines d'agences de proximité, maillons essentiels de la vie locale, situées en bas d'immeubles, à des coins de rues, dans les centres villes ont été prises pour cibles, vandalisées, pillées, incendiées et nos conseillers bancaires physiquement menacés", dénoncent-ils.

Selon eux, "s'attaquer à une agence bancaire, c'est s'attaquer à un service de proximité". En outre, "la banque française est en tête des contributeurs à l'impôt en France. Pour 1.000 euros de résultats nets dans le monde, la banque française a d'abord payé 644 euros de prélèvements obligatoires en France (hors charges sociales)", ajoutent-ils.

760 établissements bancaires dégradés

Au total, plus de 760 établissements bancaires ont subi des dégradations depuis le début du mouvement de contestations des "gilets jaunes".

Le 16 mars, l'incendie d'une agence de la banque Tarneaud, filiale du Crédit du Nord et de Société Générale, située près de l'avenue des Champs-Elysées à Paris, avait notamment fait 11 blessés.

Cette dernière poussée de violence avait conduit la Fédération bancaire française (FBF), association représentant les banques françaises, et trois syndicats bancaires - CFDT, Force Ouvrière (FO) et le Syndicat national de la banque (SNB) - à condamner ces actes conjointement, une démarche rare.

En France, quelque 37.000 agences sont réparties sur le territoire et les entreprises du secteur emploient plus de 360.000 collaborateurs.