Gilets jaunes : les Champs-Elysées saccagés lors de l'acte XVIII

Par latribune.fr  |   |  647  mots
(Crédits : PHILIPPE WOJAZER)
Le 18ème samedi consécutif du mouvement des Gilets jaunes s'est traduit par des scènes de saccages, de pillages et d'incendie sur les Champs-Elysées.

Plusieurs commerces ont été incendiés samedi après-midi sur les Champs-Elysées, où l'acte XVIII de la mobilisation des "gilets jaunes" a été marqué par un regain de violence, qui est allée crescendo au fil de la journée. Des violents affrontements ont commencé dès la matinée entre policiers et manifestants et ont émaillé la journée place de l'Etoile et sur les Champs-Elysées.

Un immeuble en feu avec un bébé dans un appartement

Les casseurs ont tenté de "prendre" l'Arc de Triomphe, des magasins ont été pillés, la brasserie Fouquet's complètement vandalisée, un kiosque et une agence de la banque Tarneaud, filiale du Crédit du Nord ont été incendiés. Là le feu s'est propagé au premier étage. Le quartier a été bouclé et l'incendie maîtrisé peu avant 14H00, a constaté un journaliste de l'AFP. Deux personnes ont été sauvées des flammes. Une femme et son bébé étaient coincés au deuxième étage", de cet immeuble ont indiqué les pompiers à l'AFP. Selon un bilan provisoire, l'incendie a fait 11 blessés légers, parmi lesquels deux policiers, selon les pompiers, qui ont mobilisé dix engins.

Aux alentours de 17H00 le Fouquet's, restaurant huppé qui avait déjà été pillé dans la matinée, a vu son auvent brièvement incendié et des feux ont débuté devant les boutiques Longchamp et Foot Locker ainsi que le restaurant Léon de Bruxelles, aux cris de "révolution!". Les forces de l'ordre, qui se maintenaient à distance, ont ensuite répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes qui ont saturé le bas de l'avenue d'un brouillard épais, pour tenter de disperser les manifestants.

Le Premier ministre Edouard Philippe a jugé "inacceptables" les violences qui ont émaillé la journée, estimant que "ceux qui excusent ou qui encouragent" de tels actes s'en rendent "complices".

"Ce que nous voyons aujourd'hui doit laisser à penser à tous ceux qui excusent ou qui encouragent les actes que je dénonçais, en les excusant, en les encourageant, ils s'en rendent complices", a déclaré le chef du gouvernement venu apporter sur la grande avenue "son plus grand soutien" aux forces de l'ordre.

Zara, Lacoste, Celio... comme dans la matinée, les pillages se sont multipliés tout le long de l'emblématique avenue parisienne, lieu de flânerie prisé des touristes et vitrine commerciale pour les enseignes internationales d'habillement et d'accessoires.

"L'Elysée, l'Elysée!", criaient certains manifestants sur l'avenue.

Des casseurs ayant pénétré à l'intérieur de la boutique du PSG lançaient des ballons aux manifestants rassemblés dehors, a constaté un journaliste de l'AFP. Quelques minutes plus tôt, Swaroski avait subi le même sort.

Un saccage de l'avenue qui a duré plusieurs heures: dès midi, plusieurs barricades avaient été enflammées tandis que des groupes, scandant des slogans anticapitalistes et antipoliciers, s'attaquaient aux magasins (Hugo Boss, Lacoste, Nespresso...) et aux restaurants.

Plusieurs kiosques incendiés

Plusieurs kiosques à journaux ont été incendiés et de nombreuses barricades  montées grâce à des chaises empilées sur la chaussée ont été enflammées .

Dans la matinée, de violents affrontements avaient eu lieu sur la place de l'Etoile entre manifestants et forces de l'ordre.

Ces scènes de pillage et d'affrontements, qui rappellent celles des journées de mobilisation du 24 novembre et de début décembre, n'avaient plus eu lieu depuis plusieurs week-end dans la capitale.

Les images du quartier très touristique des Champs-Elysées vandalisé par des émeutiers, et celles de l'attaque de l'Arc de Triomphe, le 1er décembre, avaient fait le tour du monde.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a dénoncé l'action de "professionnels de la casse et du désordre" et demandé au préfet de police d'y répondre "avec la plus grande fermeté".

(AFP)