GNL : TotalEnergies exploitera le nouveau terminal méthanier du Havre

Par latribune.fr  |   |  443  mots
Un terminal de GNL au Nigéria. (Crédits : Reuters)
La France va se doter d'un cinquième terminal d'importation de gaz naturel liquéfié au Havre. Les pouvoirs publics confient sa gestion au groupe TotalEnergies, géant français des hydrocarbures qui investit massivement dans le GNL. Une source d'approvisionnement en gaz qui permet de contourner les gazoducs terrestres venant de Russie, sur le point de se tarir.

De la production à la livraison, TotalEnergies demeure l'acteur incontournable du gaz naturel liquéfié en France. L'énergéticien a été sélectionné pour gérer le terminal méthanier flottant du Havre qui doit permettre d'importer davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) en France via ce nouveau point d'entrée d'après une information de la préfecture de la Seine-Maritime à l'AFP.

Concrètement, l'infrastructure reposera sur deux navires FSRU (unité flottante de regazéification) de TotalEnergies "qui (permettront) d'injecter jusqu'à 5 milliards de m3 de gaz naturel (environ 60 % du gaz russe importé par la France en 2021) par an dans le réseau national". Le site devrait commencer à fonctionner en septembre 2023 selon un communiqué de l'énergéticien. Les travaux doivent débuter cet automne mais le terminal aura "vocation à être démonté lorsque les tensions en matière d'approvisionnement auront été surmontées" selon la préfecture.

La guerre en Ukraine provoque de vives tensions énergétiques entre les Occidentaux et Moscou, qui utilise le gaz comme arme géopolitique et rend ses livraisons de gaz naturel plus faibles et plus aléatoires. Quand elles ne sont pas totalement coupées comme vers la Pologne, la Bulgarie ou la Lettonie depuis ce samedi. Très dépendante du gaz russe, l'Europe se trouve dans une course contre la montre pour trouver des alternatives à l'approvisionnement gazier de la Russie, qui devrait s'arrêter totalement dans les mois à venir.

Le GNL, énergie incontournable depuis la guerre en Ukraine

Dans ce contexte, les dirigeants européens cherchent à sceller des contrats gaziers avec d'autres pays exportateurs de gaz comme le Qatar. Mais l'éloignement géographique de l'émirat impose de faire transiter le gaz sous forme de GNL (gaz naturel liquéfié) par bateau, une forme de gaz devenu ainsi incontournable pour les Européens qui construise à la hâte des terminaux portuaires pour acheminer le GNL sur leur territoire.

En France, il existe aujourd'hui quatre terminaux portuaires d'importation de GNL, à savoir deux à Fos-sur-Mer, un à Montoir de Bretagne, et un à Dunkerque. La France veut renforcer ces infrastructures avec un nouveau site au Havre. Amarrée au port du Havre, l'installation pourra fournir "environ 10 % de la consommation annuelle française" selon la préfecture, à partir de navires méthaniers qui viendront l'alimenter avec du gaz provenant "possiblement de Norvège, d'Algérie, du Qatar, des États-Unis, du Nigéria, d'Angola, ou encore d'Égypte".

Conscient de l'importance du GNL, TotalEnergies investit massivement dans le secteur. Au Qatar, le géant français a été choisi pour exploiter avec d'autres majors des hydrocarbures le plus grand champ gazier du monde, partagé entre l'Iran et le Qatar.