Grève dans les raffineries : le gouvernement pourrait procéder à des réquisitions

Par latribune.fr  |   |  418  mots
La raffinerie de Normandie de TotalEnergies à Gonfreville-l'Orcher (Manche), pourrait être mise à l'arrêt à compter de ce weekend et au plus tard lundi, selon la CGT. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)
Alors que des réquisitions sont déjà en cours auprès des éboueurs parisiens, le gouvernement envisage aussi de réquisitionner des grévistes dans les raffineries si celles-ci étaient mises à l'arrêt. Interrogé sur un risque de pénurie de carburant, le ministre de l'Industrie a répondu: « On a montré à l'automne qu'on savait prendre là encore nos responsabilités, on les prendra ».

Après les éboueurs, les raffineurs pourraient être réquisitionnés en cas de mise à l'arrêt de raffineries par les salariés. C'est ce qu'a laissé entendre Rolland Lescure, le ministre de l'Industrie, invité de France Info ce samedi 18 mars.

Au moins deux raffineries, celle de PetroIneos à Lavéra (Bouches-du-Rhône) et la raffinerie de Normandie de TotalEnergies à Gonfreville-l'Orcher (Manche), pourraient être mises à l'arrêt à compter de ce weekend et au plus tard lundi, selon la CGT. Jusqu'à présent, les grévistes s'étaient contentés de bloquer les expéditions de carburant, mais les raffineries continuaient à produire.

Interrogé sur un risque de pénurie de carburant, le ministre, invité de France Info, a répondu: « On a montré à l'automne qu'on savait prendre là encore nos responsabilités, on les prendra », en référence aux réquisitions alors prises pour débloquer des sites pétroliers lors de grèves pour les salaires. Il a souligné que de telles mesures étaient « en train d'être déployées » avec les éboueurs parisiens. Le ministre a assuré qu'« aujourd'hui, la plupart des stations-service de France et de Navarre ont de l'essence»,

Les syndicats de l'énergie galvanisés par le 49.3

Le recours, jeudi dernier, à l'article 49.3 de la constitution par la Première ministre Elisabeth Borne pour faire passer la réforme des retraites a galvanisé les syndicats dans le secteur de l'énergie. « Les salariés ont haussé le ton », a rapporté à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies.

« Le 49.3 a eu un effet catalyseur sur les personnels. Cela encourage le personnel à continuer d'exiger le retrait de cette réforme. Nous étions plus nombreux en assemblée générale ce matin. Il y a un regain de vitalité », témoigne, auprès de La Tribune, Virginie Neumayer, déléguée syndicale CGT Mines-Energie, depuis la centrale nucléaire de Tricastin (Drôme).

« Le 49.3 a enflammé les bancs. Il est hors de question que cette loi soit appliquée. Notre mobilisation continue et même se renforce », abonde, Ben Frédéric, délégué syndical central CGT de Storengy, une filiale d'Engie spécialisée dans le stockage du gaz.

Sans attendre la prochaine journée de mobilisation nationale, prévue le jeudi 23 mars, les syndicats des secteurs du pétrole, du gaz et de l'électricité ont prévu de multiplier et de muscler leurs actions dès ce week-end.

Lire aussiRetraites : les syndicats de l'énergie galvanisés par le 49.3

 (Avec AFP)