Griveaux confirme, il n'y aura pas de "cagnotte fiscale" à redistribuer aux Français

Par latribune.fr  |   |  523  mots
Pour Benjamin Griveaux, la priorité de l’exécutif est de réduire la dette publique. (Crédits : CHARLES PLATIAU)
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a rejeté dimanche l'idée d'une "cagnotte fiscale" qui pourrait être utilisée pour améliorer le pouvoir d'achat des Français, avec l'amélioration de la croissance et de meilleures rentrées fiscales. Par contre, la défiscalisation des heures supplémentaires fera son grand retour en 2020.

Il n'y aura pas de "cagnotte fiscale" pour les Français. Alors que la France a enregistré en 2017 un surplus de recettes fiscales de l'ordre de 4,3 milliards d'euros, Benjamin Griveaux, le porte-parole de gouvernement, a coupé court dimanche, lors du "Grand rendez-vous" de Cnews, Europe 1 et Les Échos, à tout débat sur une redistribution éventuelle de l'argent public.

Plus tôt, vendredi 9 mars, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait déjà, lui aussi, écarté cette piste en estimant qu'il ne fallait "pas refaire les erreurs du passé" en redistribuant l'argent public dès que la situation s'améliore.

"Considérer qu'il y a une cagnotte dans un pays qui, depuis plus de 40 ans, vote un budget en déséquilibre, qui a accumulé quasiment 100% de la richesse nationale en dette, ce n'est pas une cagnotte", a ajouté Benjamin Griveaux.

Objectif : un déficit public "autour" de 1% du PIB

La France a enregistré en 2017 une croissance de 2%, supérieure aux prévisions du gouvernement dans sa dernière loi de finances qui tablait sur 1,7%. Et l'amélioration de la conjoncture a permis une accélération des recettes fiscales de 4,3 milliards d'euros. Étant donné ces bons résultats, le député LREM des Hautes-Alpes et rapporteur de la Commission des finances Joël Giraud avait estimé, lors d'un entretien accordé aux Échos jeudi 8 mars, qu'il était possible de « redistribuer une part de [la] bonne fortune fiscale de la France » aux Ehpad et aux territoires en proie à la désindustrialisation, voire aux personnes bénéficiant de minima sociaux.

Mais il n'en sera rien donc, Benjamin Griveaux martelant que "c'est retrouver de la souveraineté que de s'attaquer à la dette et aux déficits".

"On vise un objectif d'avoir des déficits réduits au maximum - autour de 1% à la fin du quinquennat -, parce que nous considérons qu'un État endetté n'a pas la possibilité de mettre en place les politiques qu'il souhaite", a t-il souligné.

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Heures sup' défiscalisées en 2020

Par contre, parmi les mesures destinées à améliorer le pouvoir d'achat des Français figure la défiscalisation des heures supplémentaires, mesure emblématique de Nicolas Sarkozy et supprimée sous le quinquennat de François Hollande. Elle sera bien rétablie en 2020.

"Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'est engagé à dire qu'il fallait supprimer les cotisations sur les heures supplémentaires", a-t-il rappelé. "Ce sera fait à l'horizon 2020. Pas avant pour une raison simple, nous avons une question de sérieux budgétaire à tenir, une trajectoire, des engagements que nous avons pris vis à vis de nos partenaires européens".

Le 6 février, le Premier ministre Édouard Philippe avait évoqué lui-même la "désocialisation" des heures supplémentaires, c'est-à-dire la suppression des cotisations des employeurs et des salariés, à l'horizon 2020.

"Ce sera fait. Pourquoi ? Toujours dans la même logique, il faut que la travail paie mieux (...) On supprime les cotisations sur les heures supplémentaires", a conclu Benjamin Griveaux.

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(Avec AFP)