Guyane : blocage total décrété à partir de lundi

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  346  mots
Les barrages seront fermés dimanche 9 avril à minuit
Suite à la blessure du vendredi dans une manifestation du numéro 2 de la police en Guyane, le collectif "Pou La Gwiyann dékolé", qui pilote le mouvement social depuis plus de deux semaines, a annoncé le blocage "total" du département à partir de lundi.

Le commissaire Joël Terry blessé vendredi ayant reçu samedi à l'hôpital plusieurs dizaines de membres des "500 frères contre la délinquance", très actifs durant la manifestation, la situation s'était apaisée samedi à Cayenne. "Les valeurs que nous partageons sont bien plus importantes que nos différences", a déclaré l'officier lors de cette rencontre. Il a exprimé son "respect" des "500 frères" puis serré la main de ses nombreux membres présents, presque tous cagoulés.

Barrages fermés jusqu'à nouvel ordre

Mais "Pou La Gwiyann dékolé" (Pour que la Guyane décolle) a néanmoins annoncé un durcissement des blocages. Ouverts dimanche de 7h à minuit, les barrages érigés dans les villes guyanaises seront ensuite fermés « jusqu'à nouvel ordre », y compris pour les piétons, motos ou vélos.

Depuis la "grève générale illimitée"  décrétée le 25 mars, l'activité économique est paralysée, le blocage du port de Cayenne provoquant des pénuries de produits frais.

Si le Conseil des ministres a validé mercredi 5 avril une aide d'urgence de plus d'un milliard d'euros à destination de ce département d'outre-mer sinistré,"Pou La Gwiyann dékolé" réclame 2,1 milliards supplémentaires.

Une déclaration forte du président attendue

La fermeture stricte des barrages suscite de vives réactions sur les réseaux sociaux. Ainsi, pour le millier de personnes ayant signé une pétition en ligne "Il n'est pas tolérable de se voir refuser le droit de circuler librement sur le territoire. (...) Une partie de la Guyane a peur de s'exprimer". 700 internautes se sont par ailleurs rassemblés au sein du groupe Facebook i"Stop aux barrages en Guyane".

Le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, a "condamné avec la plus grande fermeté les violences commises contre les forces de l'ordre" vendredi, et la préfecture a annoncé samedi avoir saisi le procureur de la République.

Les deux députés et les deux sénateurs de Guyane ont appelé à une "déclaration forte" du président François Hollande.