"Il n'y a pas d'affaire Ferrand", dit Castaner. L'opposition veut une enquête !

Par latribune.fr  |   |  674  mots
Richard Ferrand est candidat à sa propre succession aux législatives.
Il n'y a pas d'affaire Richard Ferrand, a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, excluant une nouvelle fois la démission du ministre de la Cohésion des territoires fragilisé par les révélations du "Canard enchaîné".

>> Papier mis en ligne le 26 mai 2017 à 13h18 | Mise à jour à 17h04

"Il y a un débat Ferrand, il n'y a pas une affaire Ferrand", a-t-il dit sur franceinfo, ajoutant que ce qu'on reproche à ce soutien de la première heure d'Emmanuel Macron ne "relève absolument pas d'une illégalité quelconque".

La publication par le Canard enchaîné de révélations sur les anciennes activités professionnelles de Richard Ferrand et l'emploi d'assistant parlementaire dont a bénéficié son fils, ont entraîné des appels à la démission du ministre, notamment de la part de la présidente du Front national Marine Le Pen.

Édouard Philippe apporte son soutien à son ministre dans la tourmente. "Richard Ferrand a ma confiance", a assuré le Premier ministre. Mais pour celui-ci, c'est aux électeurs qu'il reviendra de trancher, lors des élections législatives, auxquelles Richard Ferrand est candidat à sa propre succession aux législatives : "Ce sera le juge de paix".

Une enquête pour enrichissement personnel

Droite et gauche ont appellé vendredi à une enquête sur un possible "enrichissement personnel" de Richard Ferrand, à propos de la location de locaux appartenant à sa compagne par les Mutuelles de Bretagne.

Georges Fenech, député LR, a saisi l'autorité de contrôle prudentiel et de résolution, organe de supervision des banques et des assurances, pour "forte suspicion" sur "les conditions d'occupation, de fixation des loyers et des montants des travaux". "J'ai l'honneur de vous saisir des faits supposés d'enrichissement personnel de M. Richard Ferrand, directeur des Mutuelles de Bretagne", écrit Georges Fenech dans un courrier adressé vendredi au président de l'autorité.

Jean-Christophe Cambadélis a lui aussi évoqué un "enrichissement personnel", demandant au ministre de la Cohésion des territoires de démissionner. Il y a "un aspect, évidemment, d'enrichissement personnel, via une mutuelle, qui est quand même quelque chose qui organise normalement la solidarité", a déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste sur BFMTV.

"Il serait bien que le Garde des Sceaux (...) dise un mot sur ce qu'il pense", a demandé le député de Paris.

La polémique monte depuis le milieu de la semaine

Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner avait déjà déclaré en mileiu de semaine qu'"il ne saurait être question" de la démission de Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, au cœur d'une affaire immobilière révélée par Le Canard enchaîné.

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"Sur la question de démissionner, la question ne s'est pas posée", "la probité du ministre n'est en rien remise en cause", "il ne saurait être question de sa démission", a déclaré M. Castaner lors du compte-rendu du Conseil des ministres.

"Il n'y a pas de mise en cause par Le Canard enchaîné de Richard Ferrand. Il y a une information que Richard Ferrand lui-même ne conteste pas, qui relève d'un acte qui n'est pas délictuel ni pénal, d'un acte de droit commun", "un acte de droit privé parfaitement légal", a également déclaré le porte-parole du gouvernement.

Selon Le Canard enchaîné, en 2011, les Mutuelles de Bretagne, dont M. Ferrand était le directeur général, avaient souhaité louer des locaux commerciaux à Brest (Finistère) pour ouvrir un centre de soins et avaient choisi entre trois propositions celle d'une société immobilière appartenant à la compagne de M. Ferrand.

Cette dernière, selon l'hebdomadaire, monte alors très rapidement une société civile immobilière (SCI) et la promesse de location lui permet d'obtenir un prêt bancaire équivalent à la totalité du prix de ces locaux "en mauvais état". Outre une rénovation complète des locaux par la mutuelle pour 184.000 euros, toujours selon Le Canard, la valeur des parts de la SCI "a été multipliée par 3.000" six ans plus tard.

(avec agences)