"Il y a une incompatibilité de valeurs entre le système Sarkozy-Balkany et moi" (Bayrou)

Par latribune.fr  |   |  448  mots
François Bayrou: "Ils savent que si j'ai la moindre influence, la moindre capacité de me faire entendre dans les mois et les années qui viennent, je n'accepterai pas que ces pratiques, qui sont honteuses, dont j'ai honte pour mon pays, se perpétuent."
Ciblé particulièrement par l'ancien président, le président du MoDem dénonce les "pratiques" et les "habitudes" de Nicolas Sarkozy et ses proches, voyant dans ses attaques l'expression d'une peur.

Le président du MoDem François Bayrou, cible récurrente de Nicolas Sarkozy, a souligné jeudi que les valeurs de l'ancien président étaient incompatibles avec les siennes, dénonçant les pratiques "honteuses" de ses proches.

A dix jours du premier tour de la primaire de la droite et du centre en vue de l'élection présidentielle de 2017, le ton continue de monter entre le dirigeant centriste, soutien d'Alain Juppé, et le prédécesseur de François Hollande, second dans les intentions de vote derrière le maire de Bordeaux.

Rancune tenace pour avoir voté Hollande en 2012

François Bayrou, à qui une partie de la droite voue une rancune tenace depuis qu'il a voté François Hollande au second tour de la présidentielle de 2012, est visé sans relâche par Nicolas Sarkozy et son entourage, qui espèrent ainsi affaiblir Alain Juppé.

"S'ils attaquent avec cette assiduité-là, c'est pour une raison profonde, c'est qu'ils ont peur de quelque chose", a estimé le maire de Pau sur BFM TV. "Ils ne sont pas rassurés parce qu'ils savent que mon principal combat c'est l'honnêteté dans la vie politique, que je ne laisserai jamais passer un certain nombre de leurs pratiques et de leurs habitudes".

"J'ai honte pour mon pays"

"Ça veut dire quelque chose", a-t-il poursuivi. "Ils savent que si j'ai la moindre influence, la moindre capacité de me faire entendre dans les mois et les années qui viennent, je n'accepterai pas que ces pratiques, qui sont honteuses, dont j'ai honte pour mon pays, se perpétuent".

Le troisième homme de l'élection présidentielle de 2007 a épinglé entre autres les époux Balkany, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, corruption et blanchiment de corruption.

Il a fait également allusion aux accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, évoquant des "indices de valises d'argent liquide provenant de pays du Moyen-Orient qui se sont déversées sur ces milieux-là".

L'affaire de l'arbitrage Tapie

Il évoque enfin la convocation de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde devant la Cour de justice de la République le 12 décembre prochain dans l'affaire de l'arbitrage Tapie.

"Est-ce que quelqu'un a posé la question de savoir sous les ordres de qui, sous l'injonction de qui, Mme Lagarde (ministre de l'Economie et des Finances de Nicolas Sarkozy à l'époque-NDLR) a participé à cette affaire que la justice qualifie d'escroquerie en bande organisée?", a dit FrançoisBayrou.

Voilà pourquoi "il y a cet affrontement de fond : entre le système Sarkozy-Balkany et moi, il y a en effet une incompatibilité de valeurs".

(avec Reuters)