Impôts, retraites, RIC : ce qu'Emmanuel Macron devait annoncer lundi soir

Par AFP  |   |  641  mots
(Crédits : Philippe Wojazer)
L'allocution télévisée d'Emmanuel Macron, au cours de laquelle le chef de l'État devait annoncer les premières "mesures concrètes" issues du Grand débat, a été reportée en raison de l'incendie qui a eu lieu à Notre-Dame de Paris. Voici les principales annonces dévoilées ce mardi par l'AFP qui a obtenu une copie du texte.

Le chef de l'État devait apparaître lundi soir sur les écrans de télévision pour une "adresse aux Français" (enregistrée), durant laquelle il devait annoncer les chantiers d'action prioritaires et les premières mesures concrètes pour boucler le Grand débat national. Il devait notamment y défendre la réindexation des petites retraites sur l'inflation, un allègement de la fiscalité sur les classes moyennes et la suppression de l'ENA.

Voici les principales annonces dévoilées ce mardi après-midi par l'AFP qui a obtenu une copie du texte.

Baisser les impôts des classes moyennes

Selon le discours de son allocution, Emmanuel Macron souhaite "baisser les impôts des classes moyennes" en finançant cette mesure notamment par la "suppression de certaines niches fiscales". Le président de la République demande aussi une "évaluation objective" de l'ISF dès le début de l'année 2020, sur la base de laquelle il s'engage "à apporter toutes les modifications et corrections nécessaires".

Pour des RIC locaux et un RIP simplifié

Le chef de l'État souhaite des référendums d'initiative citoyenne (RIC), réclamés par les "Gilets jaunes" mais limités à des sujets locaux, et un référendum d'initiative partagée simplifié.

Il est en outre "favorable à ce qu'on puisse rendre plus accessible, en en simplifiant les règles", le référendum d'initiative partagée (RIP), prévu par la Constitution mais extrêmement compliqué à mettre en oeuvre. Il annonce "qu'une convention de 300 citoyens tirés au sort" sera installée "dès le mois prochain", en mai, chargée de "travailler à la transition écologique et aux réformes concrètes à prendre".

Dans le même temps, souhaitant ne "pas affaiblir la démocratie représentative", il se prononce pour une consolidation de la place et du rôle du Parlement, "en particulier en matière de contrôle de l'action publique et de lisibilité de son action".

Les petites retraites réindexées sur l'inflation

Emmanuel Macron doit aussi annoncer la réindexation des retraites de moins de 2.000 euros sur l'inflation à partir du 1er janvier 2020.

La prime exceptionnelle de 1.000 euros défiscalisée et sans cotisations sociales décidée fin décembre 2018 face au mouvement des "Gilets jaunes" va être "pérennisée" et ouverte aux employeurs "chaque année".

"Ouvrir un nouvel acte de notre décentralisation"

Prenant acte que "beaucoup de nos concitoyens ont le sentiment que leur territoire est abandonné", le chef de l'État souhaite "assurer la présence des services publics" et "ouvrir un nouvel acte de notre décentralisation", notamment avec "plus de fonctionnaires sur le terrain, avec davantage de responsabilités", "et moins de fonctionnaires à Paris pour écrire des normes ou créer des règles".

"Je crois en l'État, qui en France a construit la Nation. Mais nous avons besoin sur tous les sujets du quotidien, de décider plus vite, plus simplement, plus clairement, au plus près de nos concitoyens. (...) Nous allons dans chaque région lancer un travail profond avec les élus et les forces vives afin de simplifier le millefeuille de notre organisation selon le modèle adapté à chacun", détaille-t-il, annonçant "d'ici à la fin de l'année" ce "nouveau projet de décentralisation et de différenciation".

Le chef de l'État ne veut plus "aucune fermeture d'école et d'hôpital jusqu'à la fin du quinquennat", "sauf demande des maires".

Suppression de l'ENA

Il sera également est favorable à un changement de "la formation, la sélection, les carrières en supprimant l'ENA et plusieurs autres structures".

"Nous avons besoin d'une élite, de décideurs", estime Emmanuel Macron, qui souhaite qu'on donne "à tous nos jeunes leurs chances en fonction uniquement de leur mérite et pas de leur origine sociale ou familiale"