Jean-Marie Le Pen exclu du Front national

Par latribune.fr  |   |  460  mots
Le président d'honneur du Front national a été évincé ce jeudi du parti politique qu'il avait fondé en 1972
Le président d'honneur du Front national a été exclu ce jeudi par le bureau exécutif du parti d'extrême droite. Une décision que Jean-Marie Le Pen pourrait contester une nouvelle fois devant les tribunaux.

Le cofondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen est banni de son propre parti. Le président d'honneur du parti d'extrême droite, âgé de 87 ans, a été évincé suite au vote du bureau exécutif de la formation politique, qui a trouvé la "majorité requise" pour prononcer cette décision.

« Le bureau exécutif du Front national, réuni en formation disciplinaire, a délibéré et a décidé, à la majorité requise, l'exclusion de M. Jean Marie Le Pen comme membre du Front national », annonce un communiqué diffusé jeudi 20 août à l'issue d'une longue réunion. « La décision complète et motivée sera notifiée prochainement », est-il précisé.

Convoqué pour s'expliquer sur 15 griefs

Au siège du FN à Nanterre (Hauts-de-Seine), M. Le Pen a été auditionné pendant trois heures par le bureau exécutif, la plus haute instance du parti. Convoqué pour s'expliquer sur 15 griefs, et notamment ses propos polémiques sur les chambres à gaz, le patriarche n'a pas pu se défendre devant la présidente du Parti frontiste, sa fille Marine Le Pen, ni devant Florian Philippot, numéro deux de la formation. Ces derniers, à l'origine de la convocation de M. Le Pen, estimaient leur présence impossible afin de ne pas être "juge et partie".

De son côté, le banni s'est exprimé au terme de la réunion. Il a affirmé avoir « exprimé le souhait que cet épisode un petit peu polémique soit une étape vers la réunification active du FN »« J'ai donné toutes les explications à ceux qui n'avaient pas toujours bien compris ce qui se disait ou se rapportait », a-t-il dit, tandis que Bruno Gollnisch, qui l'a assisté pendant son audition, a pour sa part fait savoir qu'il y avait eu « des moments assez vifs » pendant cette audition.

L'exclusion de Jean-Marie Le Pen survient alors que les dirigeants frontistes cherchent à éviter que les provocations du fondateur du parti n'écornent la stratégie de "dédiabolisation" engagée par Marine Le Pen, qui a succédé à son père en 2011 à la tête de la formation d'extrême droite.

Nouvelle bataille judiciaire ?

Mais cette décision sera-t-elle définitive ? Le combat entre le père et la fille se déroule également devant les tribunaux. Cet été, Jean-Marie Le Pen a obtenu deux victoires juridiques face à Marine Le Pen, avec l'annulation d'une précédente décision de suspension et la suspension de l'assemblée générale extraordinaire du Front national censée aboutir à son éviction.

Depuis plusieurs jours, l'avocat de l'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2002, Frédéric Joachim, a signifié à plusieurs reprises que la décision du bureau exécutif fera sans doute l'objet d'une contestation devant la justice.

(Avec AFP et Reuters)