JO 2024 : des « doutes » sur le respect des délais de livraison des chantiers olympiques

Par latribune.fr  |   |  618  mots
La fin des travaux d'une grande partie des près de 70 chantiers olympiques est prévue à la fin de l'année 2023. (Crédits : BENOIT TESSIER)
Le rapporteur spécial de la commission des finances du Sénat, Éric Jeansannetas, a fait part de ses « doutes » quant au respect du timing de livraison de plusieurs chantiers olympiques. Il évoque un risque de « dérapages budgétaires » liés à un éventuel retard. Une affirmation que la société chargée de la livraison de ces infrastructures réfute.

Les équipements nécessaires à la bonne tenue des Jeux olympiques 2024 de Paris seront-ils livrés à temps ? Non, selon Éric Jeansannetas, rapporteur spécial de la commission des finances du Sénat, qui évoque « des risques » pesant sur le calendrier de livraison de ces ouvrages. Selon le quotidien Le Monde, cette affirmation apparait dans l'examen du rapport spécial du projet de loi de finances 2024 de la mission « Sport, jeunesse et vie associative », publié mardi dernier.

Le sénateur socialiste y rappele que « l'année dernière, les documents budgétaires indiquaient que "l'essentiel des équipements auront été réceptionnés pour 2023, dont les plus importants : l'Arena Porte de La Chapelle, le Stade de France rénové, le stade Yves-du-Manoir et la marina de Marseille" ». Avant de souligner : « Or, la livraison de tous ces équipements, à l'exception du stade Yves-du-Manoir, a été repoussée à 2024. Ce n'est pas rassurant ».

« Le rapporteur spécial que je suis a signalé simplement que lorsqu'il y a du retard il peut y avoir des dérapages budgétaires », a-t-il précisé à l'AFP. « Mais je n'exprime pas des inquiétudes, je soulève des doutes ».

La société chargée de la livraison de ces infrastructures, la Solideo, se veut rassurante. « Sur les 70 ouvrages dont la Solideo a la charge, aucune date de mise à disposition contractuelle avec les organisateurs n'a bougé. Nous n'avons aucun retard sur les chantiers à livrer », a-t-elle affirmé à l'AFP ce lundi.

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Fin des travaux ne signifie pas opérationnalité

La fin des travaux d'une grande partie des 70 chantiers olympiques est prévue à la fin de l'année 2023, comme le village des athlètes à Saint-Denis. La Solideo a constamment fait état d'un agenda respecté. Mais si certains chantiers seront donc terminés, la date de livraison aux organisateurs interviendra néanmoins deux à trois mois plus tard, une fois les réserves levées.

« Nous avons différentes étapes entre la réception - qui signifie la fin des travaux - et la livraison aux organisateurs qui intervient plus tard. Et c'est cela qui peut peut-être créer de la confusion », a suggéré Solideo.

Les sénateurs doivent en tout cas auditionner le directeur général de la Solideo, Nicolas Ferrand, le 15 novembre prochain. « Il ne faut pas y voir de polémique », assure Éric Jeansannetas. « Si dans les deux mois qui viennent les chantiers sont livrés, et bien tant mieux ».

Absence de « marge »

Ce n'est pas la première fois que des risques de retard sont soulevés. Lors de son dernier rapport remis en juillet aux parlementaires, la Cour des Comptes avait en effet prévenu que certains chantiers en étaient accusés.

« Certains ouvrages, concernés par des retards (village des athlètes, village des médias, Arena de la porte de la Chapelle, etc.), font l'objet d'optimisation de plannings et de mesures de renforcement (extension des horaires, augmentation des effectifs) pour les résorber. S'ils devaient persister, les dates de réception pourraient être décalées de quelques semaines, limitant d'autant la période de levée de réserves avant la mise à disposition au Cojo (ndlr : comité d'organisation des Jeux) et la réalisation par ce dernier des aménagements temporaires », avaient expliqué les magistrats.

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Mais Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, avait assuré dans un entretien au journal Le Parisien en juillet, ne pas avoir décelé « de risque majeur » sur la livraison des équipements, tout en assurant rester « vigilant » en raison de l'absence « de marge en matière de calendrier ».

(Avec AFP)