JO 2024 : le coût pour la France devrait se situer entre trois et cinq milliards d'euros

Par latribune.fr  |   |  731  mots
Actuellement, la facture provisoire des JO - argent public et privé mêlé - est d'environ 9 milliards d'euros. (Crédits : DR)
Les Jeux olympiques de Paris « devraient coûter » entre trois et cinq milliards d'euros d'argent public, a estimé ce mardi le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. Tous les coûts ne sont pas connus.

A quelques milliards près, il semble bien difficile d'évaluer l'impact de l'organisation des JO sur les finances publiques. « On ne connaît pas encore le coût », a dit ce mardi sur France Inter Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes. Une fourchette, néanmoins : « ces Jeux devraient coûter entre 3, 4, 5 milliards, nous verrons bien mais ce n'est pas cela qui va avoir un impact absolument massif » sur la dette.

Jusqu'à présent, Pierre Moscovici évoquait le chiffre de 3 milliards d'euros d'argent public pour les JO. En 2023, les documents budgétaires faisaient état d'investissements publics de 2,44 milliards d'euros (dont 1,3 milliard pour l'Etat ou encore 260 millions pour la ville de Paris).

Encore des interrogations sur les primes accordées

Mais, au total, la facture publique n'est pas possible à faire car tous les coûts ne sont pas connus. Se sont ajoutées récemment par exemple les primes de 1.900 euros données aux policiers, qui pourraient grever la facture publique de 500 millions d'euros.

Les négociations concernant les conducteurs de métro ne sont pas terminées. Dans les bus, les négociations sont bouclées et les primes divergent en fonction des métiers et des lignes: certains agents auront droit à 15 euros par jour travaillé pendant la compétition, d'autres à 25 euros et d'autres encore pourront toucher un bonus de 100 ou 200 euros supplémentaires, ce qui rend impossible un chiffrage exact.

La SNCF propose quant à elle une prime de 50 euros par jour et 200 à 500 euros de prime supplémentaire en fonction de la période où ils posent leurs congés. L'Assistance publique-hôpitaux de Paris, qui a besoin d'environ 800 équivalents temps plein supplémentaires pendant les JO par rapport à un été classique, a promis d'octroyer, sous certaines conditions, des primes aux agents de quelque 80 services qui « renonceront » à une partie de leurs vacances.

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 Une facture provisoire de 9 milliards d'euros

Actuellement, la facture provisoire des JO - argent public et privé mêlé - est d'environ 9 milliards d'euros. Le comité d'organisation des JO (Cojo) a un budget de 4,4 milliards d'euros composé à 96% d'argent privé, auquel s'ajoute le budget de la Solideo, chargée de construire les ouvrages pérennes, environ 4,4 milliards d'euros également dont 1,7 milliard d'argent public.

Signe que les temps sont durs pour boucler le budget à quatre mois pile des JO, le Cojo a récemment sollicité la région Ile-de-France pour lui demander si elle pouvait prendre en charge financièrement les déplacements de 200.000 accrédités (athlètes, officiels, journalistes...), soit un budget d'un peu moins de 10 millions d'euros. Le Cojo peut « optimiser au maximum » ses recettes, ayant « encore des sponsors à aller travailler » et « des places à vendre », a estimé la présidente de cette région, Valérie Pécresse, interrogée à ce sujet mardi par l'AFP.

Le budget du Club France loin d'être bouclé

Par ailleurs, le budget du Club France, lieu de célébration du sport français qui sera installé dans la Grande Halle de la Villette, est loin d'être bouclé, notamment en raison de dépenses imprévues, a admis lundi 18 mars le président du Comité national olympique et sportif français (Cnos). Près de 700.000 personnes sont attendues sur toute la durée des Jeux, 600.000 pour les JO (26 juillet-11 août) et 100.000 pour les Paralympiques (28 août-8 septembre), sur ce site du nord de Paris, dont le coût se révèle plus difficile que prévu à financer.

Le budget prévu pour ce site où les fans pourront applaudir les athlètes, regarder les épreuves sur des écrans géants, ou bien pratiquer des sports à l'extérieur, est estimé à 22 millions d'euros. Le Cnos et le comité paralympique (CPSF) ont d'ores et déjà prévu de dépenser près de 7 millions d'euros à eux deux (4,5 millions et 2,5 millions).

« Il pourrait manquer plusieurs millions d'euros au final si ça ne bouge pas », assure une source proche du dossier. « Si les recettes ne rentrent pas, c'est notamment parce que beaucoup de fédérations trouvent le ticket d'entrée trop cher », assure cette source à l'AFP. Plusieurs fédérations ont notamment prévu de monter leur propre espace de célébration loin du parc de La Villette, « trop loin du centre de Paris », selon cette source.

(Avec AFP)