« Dans un grand pays de sport, il y a toujours une grande économie du sport », a déclaré, ce mercredi, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire face à des acteurs de la filière sportive tricolore.
Le rendez-vous initié par Bercy visait à relancer sa filière sport, un groupement de 600 membres, entreprises, acteurs du mouvement sportif et acteurs publics, dormante depuis sa création en 2016. Le ministère de l'Économie et des Finances, en collaboration avec le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, tente aujourd'hui de redynamiser ladite filière en mettant à jour sa feuille de route. Cette filière représente aujourd'hui 450.000 emplois pour 71 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel (soit 2,6 % du PIB), a rappelé Bruno Le Maire pendant son discours. Au total, le secteur de l'industrie sportive en France recense 128.000 entreprises.
« Faire, fabriquer et vendre du sport »
Afin de promouvoir ce savoir-faire français, le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, compte sur les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 pour doper l'activité du secteur.
Pour Roland Lescure, il n'y a pas de doute, « les JOP vont permettre de relancer le made in France » et notamment l'industrie du vélo.
« Les tenues des athlètes sont conçues par Le Coq Sportif, tout comme les terrains de basketball par un constructeur français », se réjouit le ministre délégué auprès de La Tribune.
Selon lui, il s'agit d'une « économie florissante » qui se développe dans les territoires.
« L'objectif sera de montrer au monde l'aspect vertueux de la production locale. Prenons l'exemple de Chamatex qui, depuis le fin fond de l'Ardèche, produit des articles, légèrement plus coûteux mais d'excellente qualité », surenchérit Roland Lescure.
Mais l'optimisme du ministre délégué n'est pas partagé par le PDG de Sport Value (entreprise qui accompagne le développement d'équipementiers sportifs, ndlr), Nicolas Blanc.
« Pour pouvoir avoir son nom présent aux JO, il faut payer une blinde. La plupart des entreprises n'ont pas ce genre budget marketing », rétorque Nicolas Blanc auprès de La Tribune.
Objectif Alpes 2030
Globalement, Bercy se fixe plusieurs objectifs, notamment en vue des Jeux d'hiver de 2030. Tout d'abord, il sera question d'augmenter le nombre d'entreprises de l'industrie sportive à 130.000 (soit 2.000 de plus) ainsi que le nombre d'emplois de la filière à 500.000 (soit 50.000 de plus) a réaffirmé Bruno Le Maire ce mardi.
« Nous devons développer une nouvelle industrie autour des sports de la montagne, qui proposera de nouveaux matériaux, de nouvelles usines et machines », assène Roland Lescure.
Selon Nicolas Blanc, le principal critère autour duquel doivent se développer les entreprises reste la pérennité et le respect de l'environnement. Plus particulièrement le secteur de la montagne qui a du retard en la matière.
La France comme leader du marché international ?
A terme, le ministère souhaiterait rivaliser avec les géants américains et chinois. Mais une fois de plus, le PDG de Sport Value tente de rester réaliste face à l'optimisme de Bercy.
« Une grande manifestation sportive, c'est forcément une belle vitrine pour les acteurs. Mais elle va durer 15 jours. Ce n'est pas assez pour entraîner un véritable effet mécanique qui permettrait à la France d'atteindre le niveau de production de la Chine ou des Etats-Unis », argue Nicolas Blanc auprès de La Tribune.
Ultimement, tous les acteurs du secteur reposent sur une retombée majeure de la compétition : l'héritage.
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