L'Assemblée nationale lève l'immunité de Marine Le Pen

Par latribune.fr  |   |  385  mots
"Mieux vaut être un djihadiste qui rentre de Syrie qu'une députée qui dénonce les abjections de l'Etat islamique : on prend moins de risques judiciaires...", a dit la députée du Pas-de-Calais sur Twitter.
La présidente du Front national fait l'objet d'une enquête ouverte pour la publication sur Twitter, en décembre 2015, d'images d'exécution menées par l'Etat islamique (EI), dont celle du journaliste américain James Foley.

Le bureau de l'Assemblée nationale a levé mercredi l'immunité parlementaire de Marine Le Pen à propos d'une affaire concernant la diffusion sur Twitter de photos de victimes du groupe Etat islamique. La présidente du Front national fait en effet l'objet d'une enquête ouverte pour la publication sur le réseau social, en décembre 2015, d'images d'exécution menées par l'Etat islamique (EI), dont celle du journaliste américain James Foley. La levée de l'immunité se limite aux faits incriminés et ne concerne pas l'affaire des assistants FN au Parlement européen.

Le bureau de l'Assemblée précise, dans un communiqué, qu'il "ne se prononce ni sur la qualification pénale, ni sur la réalité des faits invoqués" à l'encontre de l'élue "mais doit simplement apprécier le caractère sérieux, loyal et sincère" de la demande de la justice.

"Considérant que la demande (...) présente un caractère sérieux, loyal et sincère", le bureau "autorise en conséquence le juge à délivrer un mandat d'amener à l'encontre de Mme Le Pen."

En mars, le Parlement européen avait levé l'immunité de l'ancienne candidate à la présidentielle, alors eurodéputée, dans la même affaire. Fin septembre, le bureau de l'Assemblée nationale avait déjà levé l'immunité de Gilbert Collard, autre député frontiste, dans le cadre de cette même enquête.

Colère des dirigeants frontistes

La décision de mercredi a soulevé l'ire de la présidente du parti d'extrême droite et de certains de ses cadres. "Mieux vaut être un djihadiste qui rentre de Syrie qu'une députée qui dénonce les abjections de l'Etat islamique : on prend moins de risques judiciaires...", a dit la députée du Pas-de-Calais sur Twitter.

Le porte-parole du Front national, Sébastien Chenu, a de son côté insinué sur BFM TV que "l'Etat, (...) la majorité En Marche ! ne veulent pas que les Français se rendent compte des résultats de ce que Daech souhaite faire à nos compatriotes, c'est-à-dire nous tuer".

(Avec Reuters)