L'emploi salarié accélère au troisième trimestre

Par Grégoire Normand  |   |  677  mots
Les créations d'emploi ont été particulièrement dynamiques dans la construction. (Crédits : Reuters)
Le secteur privé a enregistré 54.300 créations nettes de postes au 3e trimestre, soit une hausse de 0,3%, selon des chiffres provisoires de l'Insee publiés ce vendredi 8 novembre.

Le marché du Travail se maintient. Selon les derniers chiffres du ministère du Travail et de l'Insee publiés ce vendredi 8 novembre, les effectifs salariés ont augmenté de 0,3% entre juillet et septembre. Ce qui correspond à la création de 54.300 postes dans le secteur privé contre 45.400 au second trimestre. Sur un an, la hausse est estimée à 1,4%, soit environ 263.200 emplois. L'emploi a été particulièrement dynamique entre janvier et mars derniers avec plus 100.000 créations.

Ces résultats corroborent les récents chiffres de Pôle emploi qui indiquaient une baisse du nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A de 0,4% entre le second et le troisième trimestre. Ces statistiques favorables interviennent alors que l'économie française a clairement ralenti depuis 2017. Ce qui montre que les chefs d'entreprise n'ont pas renoncé à recruter malgré ce coup de frein.

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L'emploi dynamique dans la construction

Dans le détail, les créations d'emploi ont été particulièrement dynamiques dans la construction avec une hausse de 0,7% entre le second et le troisième trimestre. Le rythme s'est légèrement accéléré par rapport au second trimestre (0,5%) mais a marqué le pas par rapport au premier trimestre (1,3%). Au total, 9.900 emplois ont été crées dans ce secteur au cours des trois derniers mois. Cette embellie de l'activité dans la construction s'explique en partie par une forte hausse des investissements des collectivités en amont des élections municipales du printemps prochain. Lors d'un récent point presse, l'économiste de COE-Rexecode, Denis Ferrand, était plus pessimiste pour l'année prochaine.

"Dans les administrations, il devrait y'avoir moins d'investissements en 2020 avec la fin du cycle communal électoral. Les années d'élections municipales sont très rapidement suivies d'un recul des dépenses d'investissement public alors que les années passées sont des années d'accélération de l'investissement. Cette circonstance spécifique deviendra plus défavorable l'année prochaine."

Dans l'industrie (0,2%) et l'agriculture (0,3%), les créations d'emploi restent dans la moyenne. Dans le tertiaire, le rythme des créations a légèrement accéléré en passant de 0,2% à 0,3% avec 37.300 créations de postes contre 35.800 au précédent trimestre. En revanche, l'emploi intérimaire dans les services baisse à nouveau (-0,5%) après une autre chute entre avril et juin (-0,3%).

La Commission abaisse ses prévisions de croissance pour 2020

Dans sa dernière communication d'automne publiée ce jeudi 7 novembre, la Commission européenne a légèrement abaissé ses prévisions de croissance de l'économie française pour 2020 à 1,3% contre 1,4% cet été.

"Après une détérioration à la fin de l'année 2018, les indicateurs relatifs à la confiance des consommateurs et des chefs d'entreprise se sont améliorés et stabilisés au dessus de la moyenne de long terme. Cependant, l'augmentation des incertitudes extérieures pèse sur le solde du commerce extérieur et l'appareil exportateur ne devrait pas apporter de soutien à la croissance sur l'horizon de la prévision (2021)" notent les économistes de l'institution bruxelloise.

 Au niveau européen, la Commission a également abaissé ses prévisions.  L'exécutif communautaire table désormais sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) des 19 pays de la zone euro limitée à 1,1% en 2019 et 1,2% en 2020 puis en 2021. En juillet, elle avait dit attendre une expansion de 1,2% cette année et de 1,4% l'an prochain. Les statisticiens ont revu à la baisse leurs projections pour les grandes économies de la zone euro. Les principales révisions concernent avant tout l'Allemagne (1% pour 2020 contre 1,4% en juillet et 0,4% pour l'Italie contre 0,7% l'été dernier).

Si la France devrait faire largement mieux que l'Italie, beaucoup d'économistes anticipent une chute des créations d'emploi l'année prochaine. Dans leur dernière note de conjoncture, les économistes de l'OFCE prévoient 260.000 créations d'emploi en 2019 contre 82.000 en 2020 et 92.000 en 2021. Ce moindre dynamisme pourrait se répercuter sur la baisse du taux de chômage en France situé à 8,2% de la population active à la fin du premier semestre.