L'inflation ralentit en France en mars mais les prix de l'alimentaire continuent de grimper

Par latribune.fr  |   |  644  mots
Les prix alimentaires ont continué de progresser en mars, selon l'Insee. (Crédits : Reuters)
Selon une première estimation publiée ce vendredi par l'Insee, l'inflation s'est établie à 5,6% sur un an en mars contre 6,3% en février dernier. Un bon résultat qui ne saurait masquer la progression continue des prix alimentaires. En conséquence, la consommation des ménages a reculé, en mars.

C'est enfin une bonne nouvelle : l'inflation a ralenti en France en mars. Elle s'est ainsi établie à 5,6% sur un an, selon une première estimation publiée ce vendredi par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

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C'est moins qu'en février, mois durant lequel la hausse des prix avait atteint 6,3% sur un an. L'inflation était repartie à la hausse après s'être tassée à 5,9% en décembre et 6% en janvier.

Baisse des prix de l'énergie mais hausse de ceux de l'alimentaire

Le ralentissement de la hausse des prix à la consommation observé en mars s'explique par une progression des prix de l'énergie nettement moins rapide ce mois-ci. Les prix de l'énergie ont augmenté d'un peu moins de 5%, là où ils avaient grimpé de près de 30% entre mars 2021 et mars 2022, juste après le déclenchement de la guerre en Ukraine à la fin février 2022. En février dernier, les prix de l'énergie avaient encore bondi de 14,1%.

Malgré cette note positive, les prix alimentaires continuent eux de progresser. La hausse s'est, en effet, de nouveau accélérée pour atteindre 15,8% sur un an en mars, selon l'Insee, contre 14,5% sur un an en février et 13,3% en janvier.

Dans le détail, les produits frais se sont renchéris de 16,6% sur un an (après 15% en février), et les autres produits alimentaires de 15,6% (contre 14,8%). Ce mauvais résultat du mois de mars peut s'expliquer par le calendrier, mars ayant signé la fin des négociations commerciales annuelles entre distributeurs et industriels.

Les prix du tabac s'envolent également, progressant de 7,8% sur un an après s'être appréciés de seulement 0,2% le mois précédent.

Le rythme de croissance sur un an des prix des services et des produits manufacturés est en revanche quasiment stable.

A 5,6%, la hausse de l'indice des prix à la consommation est supérieure de 0,1 point au consensus du fournisseur de données financières Factset. Indicateur de référence pour les comparaisons européennes, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a progressé de 6,6% en mars, après une inflation de 7,3% sur un an enregistrée en février.

La consommation des ménages recule

Autre chiffre communiqué par l'Insee, ce vendredi : la consommation des ménages. Cette dernière a reculé, en février, de 0,8% par rapport au mois précédent. Au total, sur un an, par rapport à février 2022, la consommation des ménages a chuté de 4,1%.

Dans le détail, les dépenses de consommation des ménages ont pâti d'un net repli de 1,2% des achats de biens alimentaires, tant des produits agricoles qu'agroalimentaires, après un rebond revu à la hausse de 1,7% en janvier.

En outre, les achats de biens fabriqués ont, eux, chuté de 0,9%, principalement sous l'effet du recul des dépenses en biens durables tels que les automobiles, les meubles, les appareils électriques ou ménagers.

La consommation en énergie est, elle, restée quasi stable (+0,1%), la hausse de la consommation de gaz et d'électricité étant contrebalancée par une nette diminution pour les carburants.

Face aux difficultés des Français qui subissent de plein fouet les conséquences de l'inflation, le gouvernement a décidé de revaloriser les prestations sociales (prime d'activité et les allocations familiales, et le revenu de solidarité active). Elles augmenteront ainsi de 1,6% au 1er avril, selon un calcul réalisé à partir de la moyenne des taux d'inflation mensuels depuis un an, soit +5,6% par rapport à avril 2022. Mais l'augmentation réelle en avril 2023 a été ramenée à +1,6% car le gouvernement a tenu compte de la hausse exceptionnelle de 4% qui avait été accordée de manière « anticipée » en juillet 2022, a indiqué le ministère à l'AFP.

(Avec AFP)