La BCE a encore du chemin à faire pour faire reculer l'inflation, estime Christine Lagarde

Lors d'un forum à Francfort ce mercredi, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a estimé que les turbulences bancaires engendrent de nouveaux risques pour l'économie. La BCE a pourtant déjà fort à faire puisqu'elle continue le resserrement de sa politique monétaire pour lutter contre l'inflation galopante.
La BCE parie sur retour de l'inflation vers 2% en 2025.
La BCE parie sur retour de l'inflation vers 2% en 2025. (Crédits : WOLFGANG RATTAY)

SVB, Credit Suisse, First Republic... La BCE se serait sans doute bien passée des récentes tensions autour du secteur bancaire. Alors qu'elle poursuit la hausse des taux pour combattre l'inflation, l'institution européenne s'alarme des « nouveaux risques ».

Les turbulences financières liées aux récentes défaillances de plusieurs banques ont engendré de « nouveaux risques à la baisse » pour l'économie, a déclaré Christine Lagarde, lors d'un forum à Francfort, ce mercredi.

Réunion décisive pour la Fed

Le scénario de l'institution d'un retour de l'inflation vers 2% en 2025, s'il se confirme, montre qu'il y a « du chemin à parcourir pour contenir les pressions inflationnistes », a-t-elle ajouté.

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Ces déclarations interviennent alors que la banque centrale américaine achève sa réunion ce mercredi. A cette occasion, elle doit se prononcer sur la poursuite de sa politique monétaire, et dire si elle relève ses taux.

« L'expérience de mort imminente qu'a connue le secteur bancaire au cours des deux dernières semaines devrait rendre les responsables de la Fed plus mesurés », estime Steve Englander, économiste pour Standard Chartered et ancien économiste à la Fed.

Une hausse modérée est anticipée

L'hypothèse d'une hausse modérée, d'un quart de point de pourcentage, soit 25 points de base, l'emporte très largement parmi les acteurs du marché, selon l'évaluation de CME Group.

Les anticipations avaient fait les montagnes russes, passant en quelques jours d'une forte hausse d'un demi-point de pourcentage après des propos du président de la Fed sur l'inflation, à zéro lors du déclenchement de la mini-crise bancaire.

Les faillites des banques régionales américaines Silicon Valley Bank (SVB), Signature Bank et Silvergate, ont créé une vague d'inquiétudes. Gouvernements, banques centrales et régulateurs sont intervenus en urgence pour tenter de rétablir la confiance, meilleure arme pour éviter une contagion.

Les marchés apaisés

La Fed a prêté environ 164 milliards de dollars aux banques américaines en quelques jours, afin que tous les clients qui souhaitaient retirer leur argent puissent le faire, ainsi que 142,8 milliards aux deux entités créées par les régulateurs américains pour succéder à SVB et Signature Bank. A rebours de la lutte contre l'inflation que mène la Fed, ces prêts ont fait grimper de 297 milliards de dollars son bilan, qu'elle s'efforçait pourtant de réduire depuis juin.

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La banque helvétique Credit Suisse, déjà en difficulté depuis des années, a fait les frais des mesures opérées par les banques centrales, et a été rachetée dimanche en urgence par sa compatriote UBS.

Le calme semble revenir depuis mardi. Après deux séances de rebond en début de semaine, les Bourses européennes évoluent mercredi autour de l'équilibre. A Wall Street, qui a également terminé dans le vert mardi, c'est même le secteur bancaire qui a mené la hausse du marché.

Un risque de contagion

« La pression sur les titres du secteur bancaire semble se relâcher après les actions des régulateurs pour restaurer la confiance », a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE. Elle n'écarte toutefois pas le risque de « crainte de nouvelles faillites et d'un risque de contagion ».

Jerome Powell « reconnaîtra les risques sur le secteur bancaire, mais soutiendra que la menace est contenue », anticipe Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macreconomics.

Pour lui cependant, « toute hausse des taux aujourd'hui est une erreur », car « la Fed a fait assez pour ramener l'inflation à la cible, et nous ne pouvons pas être sûrs que les menaces contre le système bancaire sont passées ».

D'autant plus que la chute de ces banques a été poussée par les relèvements des taux de la Fed. Les taux ont grimpé à un rythme inédit depuis le début des années 1980, lors de l'épisode de très forte inflation qu'avaient alors connu les Etats-Unis. Compris entre 0 et 0,25% il y a encore un an, les taux se trouvent désormais entre 4,50 et 4,75%.

La Fed mettra également à jour ses prévisions économiques et ses responsables diront jusqu'où ils voient les taux grimper.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 23/03/2023 à 13:28
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La BCE doit être supprimer car la monnaie européenne n'est appuyée par aucun peuple ni aucune nation . La BCE a un pouvoir qui ne représente quelle même . Il faut revenir aux banques et monnaies nationale pour détruire ces nids de parasites mondia...

à écrit le 23/03/2023 à 4:31
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Cette inflation ne devait-elle pas etre transitoire ? La vieille chouette n'est bonne a rien.

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