La cote de popularité de Macron s'effondre

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  607  mots
Après l'euphorie post-électorale, les choses se compliquent pour Emmanuel Macron qui perd 19 points de popularité en trois mois, selon l'enquête BVA-La Tribune-Orange. Pour la première fois, il récolte une majorité d'opinions défavorables (55%).
L'enquête mensuelle BVA-La Tribune-Orange indique un net fléchissement cet été de la popularité d'Emmanuel Macron qui perd... 11 points en un mois (43% d'opinion favorable contre 54% en juillet) et 19 points en trois mois.

Ça se complique pour Emmanuel Macron, mais aussi pour son Premier ministre Édouard Philippe. La popularité du président de la République est en chute libre, selon la dernière vague d'août de l'Observatoire de la politique nationale qui associe BVA, La Tribune et Orange*. Désormais, seule une minorité de Français déclare avoir une bonne opinion du locataire de l'Élysée (43%), contre 55% (soit 11 points de plus en un mois) qui en ont une mauvaise. C'est la première fois depuis trois mois que le président rassemble davantage d'opinions négatives que positives.

Seules les catégories socioprofessionnelles supérieures soutiennent encore Macron

Et, surtout, Emmanuel Macron a perdu... 19 points d'opinions positives durant ces trois mois. A titre de comparaison, la popularité de Nicolas Sarkozy était encore relativement haute en septembre 2007 (57%), avant de considérablement fléchir à compter de janvier 2008. Le « cas » Macron est en fait plus proche de François Hollande qui, lui aussi, dès septembre 2012** avait une image négative (46%).

Les jugements positifs sur Emmanuel Macron sont minoritaires dans toutes les catégories socioprofessionnelles (CSP), à l'exception des CSP supérieures (51%), et notamment les cadres (58%). Peut-être le projet de réforme de l'ISF explique-t-il cette exception...

Macron dévisse à gauche... mais surtout à droite

Au niveau politique, Emmanuel Macron dévisse aussi bien chez les sympathisants de gauche que de droite... mais surtout chez ces derniers. De fait, chez les électeurs de droite, Emmanuel Macron perd 20 points en un mois, avec 38% seulement d'opinion favorable. Chez les proches du PS, ils sont encore 51% a lui faire confiance, mais la chute est de 13 points. Il conserve en revanche une très solide assise (93%, - 5 points) chez les sympathisants La République en Marche (LREM)

Alors comment expliquer cette dégringolade ? Les personnes ayant une mauvaise opinion d'Emmanuel Macron avancent des critiques déjà formulées dans les précédentes consultations des mois derniers : arrogance, politique jugée trop libérale ou trop favorable aux « riches ». Mais d'autres reproches commencent à pointer sur le non-respect de ses promesses, sur l'inefficacité de sa politique ou sur des mesures décidées au cœur de l'été et qui ont suscité la polémique (baisse des APL, des contrats aidés, etc.).

Un porte-parole à l'Élysée pour peaufiner la communication

Le séminaire gouvernemental qui s'est tenu lundi 28 juin à l'Élysée avait justement pour objectif de « resserrer les boulons » sur la communication, en assurant que les réformes promises (baisse des cotisations salariales, suppression de la taxe d'habitation, notamment) seront tenues. De même, un vaste plan en faveur des jeunes a été annoncé afin de faire oublier l'annonce de la baisse des APL.

Edouard Philippe n'est pas épargné par la chute élyséenne, mais de façon - un peu - moins marquée. Il n'en reste pas moins que seule une minorité de Français déclare désormais avoir une bonne opinion du Premier ministre (46%, soit une chute de 9 points en un mois), tandis que 50% (en progression de 8 points) en ont une mauvaise image.

Chez les autres personnalités politiques, Nicolas Hulot apparaît toujours comme le « chouchou » des Français même s'il perd 4 points en un mois (40%).

Une chose est certaine en tout cas, à l'Élysée, Jupiter va devoir redescendre sur terre... Il vient d'ailleurs de recruter un porte-parole - le journaliste Bruno Roger-Petit - pour peaufiner sa communication.

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* Enquête réalisée du 28 au 29 août auprès d'un échantillon de 1.162 personnes

** Pas de données disponibles pour les mois d'aout 2007 et 2012