La dette à 98,8% du PIB ? Le Maire fait la leçon à la Cour des comptes

Par AFP  |   |  484  mots
(Crédits : Charles Platiau)
Bruno Le Maire a indiqué réfléchir, avec le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, "à un certain nombre de propositions sur deux ou trois politiques publiques sur lesquelles on pourrait se dire, 'tiens, là-dessus, on pourrait faire un effort' et ça va permettre de réduire au bout du compte la dette publique française".

La dette reste le "point noir" des finances publiques a reconnu mercredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, promettant d'engager une réduction des dépenses publiques, au lendemain de critiques de la Cour des comptes sur l'action du gouvernement.

Lire aussi : Finances publiques : le carton rouge de la Cour des comptes

"Je reconnais bien volontiers qu'il y a un point noir qui demeure, c'est celui de la dette. (...) Sur le long terme je pense qu'il serait déraisonnable de ne pas se battre pour stabiliser la dette publique française et engager sa baisse", a-t-il affirmé mercredi sur Public Sénat.

L'an dernier, la dette publique a grimpé à 98,8% du PIB. Et elle devrait à peine refluer à 98,7% cette année, selon les prévisions du gouvernement.

La méthode proposée par Bruno Le Maire

Bruno Le Maire a indiqué réfléchir, avec le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, "à un certain nombre de propositions sur deux ou trois politiques publiques sur lesquelles on pourrait se dire, 'tiens, là-dessus, on pourrait faire un effort' et ça va permettre de réduire au bout du compte la dette publique française".

"Il ne s'agit pas de tailler comme cela au hasard. C'est juste de prendre un, deux ou trois éléments de politiques publiques et puis engager sur le long terme, comme on l'a fait sur les contrats aidés, comme on l'a fait sur le logement, comme on l'a fait sur les chambres de commerce et d'industrie, une réduction progressive de la dépense, tout en préservant des secteurs qui sont vitaux", comme l'hôpital, a détaillé le ministre.

Le redressement des finances publiques à l'arrêt ? Le Maire défend ses succès

Répondant aux critiques de la Cour des comptes qui a jugé mardi "quasiment à l'arrêt" le redressement des finances publiques, Bruno Le Maire a défendu à l'inverse le travail de l'exécutif.

"Nous ne partageons pas, évidemment, cette évaluation. Nous avons engagé le rétablissement des finances publiques en 2017", a-t-il affirmé, citant la réduction du déficit public.

Il a ensuite énuméré les succès à son actif, mais en postulant une très forte baisse du déficit à la fin de l'année 2020, alors que le déficit était encore au-dessus des 3% en 2019:

"Nous sommes sortis de la procédure (européenne) de déficit public excessif, nous sommes sous les 3% de déficit: 3,1% en 2019 parce qu'il y avait la transformation du CICE en allègement de charges qui représentait 0,8 point de déficit public, 2,2% de déficit public prévu pour 2020."

Dans son rapport annuel publié mardi, la Cour des comptes a reproché à l'exécutif son ambition "limitée" pour redresser les comptes de l'État.

"Le redressement des finances publiques, déjà très graduel au cours des dernières années, est aujourd'hui quasiment à l'arrêt", a-t-elle jugé.