La dette publique dépasse le seuil des 100% du PIB fin septembre

Par AFP  |   |  411  mots
(Crédits : Benoit Tessier)
OPINION. La dette publique en France s'est établie fin septembre à 100,4% du produit intérieur brut (PIB), soit 2.415 milliards d'euros, a rapporté vendredi l'Insee. Le gouvernement n'envisage pas de revoir ses prévisions.

L'endettement public a progressé entre fin juin et fin septembre de 39,6 milliards d'euros à 2.415 milliards d'euros, a précisé l'Institut national des statistiques dans un communiqué publié ce matin.

Le gouvernement maintient ses prévisions

Malgré la hausse de 0,9 point de PIB de l'endettement public au troisième trimestre, le gouvernement maintient sa trajectoire de désendettement. "Cela ne remet donc pas en cause les prévisions du gouvernement, à 98,8% du PIB fin 2019, car le ratio de dette en fin d'année 2019 sera inférieur, après des remboursements de capital importants en octobre et en novembre", a appris l'AFP auprès du ministère des Comptes publics après la publication des chiffres de l'Insee.

Raisons techniques

Le gouvernement explique que "cette hausse de la dette au troisième trimestre était attendue" et "provient de raisons techniques liées à la gestion de la dette". "Plus spécifiquement, elle provient du calendrier des émissions et des amortissements de titres de dette", détaille-t-on de même source.

Le gouvernement rappelle anticiper "que le ratio de dette amorcera sa décrue à compter de 2020". L'Insee explique qu'à la fin septembre, la "hausse provient principalement de la dette négociable à long terme (+35,8 milliards d'euros) et dans une moindre mesure de la dette négociable de court terme (+4,1 milliards)", selon un communiqué. "Cette progression de l'endettement de l'État s'accompagne d'une augmentation importante de sa trésorerie (+22,5 milliards)", ajoute l'Insee.

L'institut avertit que "la variation de la dette ne permet pas de déduire le déficit public", et que la dette publique brute n'est pas exactement la même que la dette au sens du traité de Maastricht, de laquelle est exclue  "la variation des actifs financiers et des passifs". Le traité de Maastricht stipule que l'endettement public des Etats de la zone euro ne doit pas dépasser 60% du PIB, et que le déficit public doit être contenu sous la barre de 3% du PIB. En 2018, une croissance légèrement plus forte qu'attendu, à 1,6% au lieu de 1,5%, avait permis à la dette publique de se stabiliser à 98,4% du PIB.

La transformation du CICE en allègement de cotisations plombe le déficit pour 2019

En 2019, la hausse du PIB attendue n'est que de 1,3%, et le déficit public, limité à 2,5% l'an dernier, devrait remonter à 3,1% en raison du remplacement du CICE par un allègement de charges pérenne pour les entreprises, qui entraîne en 2019 un manque à gagner temporaire pour l'Etat de l'ordre 20 milliards d'euros, ou 0,9 point de PIB.