La hausse des prix des carburants va se faire sentir dans le budget des ménages

Par latribune.fr  |   |  661  mots
(Crédits : ERIC GAILLARD)
Si le gouvernement affirme que le pouvoir d'achat sera valorisé en 2019, les Français devront néanmoins supporter une hausse du prix du carburant, sur fond de l'augmentation de la fiscalité écologique en France, mais aussi du cours du baril de brut qui a atteint 80,94 dollars ce 24 septembre. Un niveau jamais atteint depuis quatre ans.

Malgré les récents arbitrages budgétaires en faveur du pouvoir d'achat (suppression de certaines cotisations salariales, baisse de la taxe d'habitation pour 80% des Français, baisse de la CSG pour 300.000 retraités), les contribuables devront néanmoins supporter une hausse du prix des carburants. Sur l'antenne d'Europe 1 la semaine dernière, la ministre des Transports avait annoncé une augmentation des taxes, à hauteur de 7 centimes d'euros par litre de diesel et de 4 centimes d'euros le litre d'essence d'ici 2020. Selon l'Association nationale de défense des consommateurs et usagers, le Gasoil et l'essence ont pris entre 15 à 20 centimes d'euros de hausse en un an.

La ministre a justifié cette décision par la hausse de la fiscalité écologique qui a pour objectif, à terme, d'aligner les prix du diesel sur ceux de l'essence. Dans le PLF 2018, le gouvernement estimait que cet objectif sera réalisé à l'horizon 2021 (estimation reprise dans le PLF 2019).

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"Dès le début du quinquennat, on a annoncé ce choix qui est d'avoir une fiscalité écologique, c'est-à-dire qu'on baisse les impôts sur le travail et on augmente les impôts sur ceux qui polluent. Et on est bien conscient que ce choix peut poser des difficultés à certains Français, notamment ceux qui sont éloignés des centre-villes."

Mais "la hausse des prix ces derniers mois, c'est aussi beaucoup l'augmentation du cours du baril", a-t-elle toutefois nuancé.

Le Brent frôle les 81 dollars le baril : il s'agit d'un plus haut depuis 4 ans

Et pour cause. Ce lundi 24 septembre, les cours du pétrole ont grimpé de plus de 2%, à des plus hauts depuis quatre ans. Vers 14h00 GMT (16h00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, référence du marché mondial, pour livraison en novembre, valait 80,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,87 dollars par rapport à la clôture du 21 septembre, après avoir grimpé vers 8h40 GMT jusqu'à 80,94 dollars.

L'Opep et ses partenaires, qui représentent plus de la moitié de l'offre mondiale, n'ont pour l'heure pas décidé d'augmenter leur production, alors même que Donald Trump avait demandé la semaine dernière sur Twitter à l'Opep de faire baisser les prix.

Dans cette perspective, les groupes de négoce Trafigura et Mercuria estiment que les prix du baril de brut pourraient même atteindre les 100 dollars (85 euros) en fin d'année ou début 2019 avec l'entrée en vigueur, prévue le 4 novembre prochain, des sanctions américaines visant l'industrie pétrolière iranienne.

La prime à la conversion des véhicules maintenue jusqu'à 2022

En outre, le dispositif de la prime à la reconversion est reconduit jusqu'à la fin du quinquennat, en accord avec le plan Climat. Cette aide financière est attribuée à chaque Français qui souhaite se débarrasser de sa vieille voiture en échange de l'achat d'un véhicule moins polluant.

Dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2019, le gouvernement s'est fixé un objectif de "500.000 reconversions de véhicules les plus polluants" d'ici à 2022 grâce à ce dispositif. Selon la ministre, "170.000 dossiers ont été déposés depuis le début de l'année" au titre de la prime à la reconversion.

Fin de l'avantage fiscal sur le gazole non routier (GNR)

Toujours pour accélérer la transition écologique, le gouvernement a également décidé de mettre fin au taux réduit de taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) dont bénéficient certains carburants polluants qui alimentent des moteurs autres que ceux utilisés pour la propulsion de véhicules sur route (gazole non routier ou GNR). Cet avantage fiscal bénéficiait notamment aux entreprises de travaux publics, qui se sont d'ailleurs émues de cette mesure. Pour l'Etat, cela représente un rendement de 1 milliard d'euros dès 2019.

Pour autant, le niveau d'imposition des exploitants agricoles et des entreprises ferroviaires restera inchangé et les modalités d'application des tarifs réduits seront simplifiés, indique le PLF 2019.

(avec AFP)