La possibilité d'une électricité 100% verte en France

Par latribune.fr avec AFP  |   |  422  mots
Le sujet est sensible alors que la loi sur la transition énergétique est toujours en cours d'examen au Parlement. (Crédits : Décideurs en région)
Une étude de l'Ademe, dont la publication a été repoussée, démontre que la France pourra avoir à l'horizon 2050 les capacités pour produire la totalité de son électricité à partir d'énergies renouvelables. Cela coûterait toutefois environ 30% plus cher qu'avec le système actuel.

Une électricité 100% verte est possible en France d'après l'Ademe. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie a réalisé une étude explorant ce scénario, alors qu'elle publiée en clôture d'un colloque organisé les 14 et 15 avril à Paris, celle-ci a finalement été repoussée. Après que l'affaire a été révélée le 4 mars par Le Monde, Mediapart a publié l'intégralité de l'étude sur son site mercredi 8 avril (lien abonnés).

Le sujet est sensible alors que la loi sur la transition énergétique est toujours en cours d'examen au Parlement et que l'un des points de frictions pendant les débats a porté sur la trajectoire de réduction de la part du nucléaire (75% aujourd'hui) dans le mix-électrique du pays.

Un prix très proche du scénario prévu avec une part de 50% de nucléaire

Cette étude démontre qu'à l'horizon 2050, la France aura les capacités pour produire la totalité de son électricité à partir d'énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, géothermie, etc.) et que cela coûterait environ 30% plus cher qu'avec le système actuel, mais quasiment autant qu'avec une part de 50% pour le nucléaire comme le prévoit la loi sur la transition énergétique d'ici 2025.

En prenant en compte les améliorations techniques, d'ici 2050, la production maximale pourrait ainsi atteindre "1.268 TWh, soit le triple de la demande annuelle de 422 TWh", d'après l'étude.

Des "hypothèses à retravailler"

Lors d'une rencontre avec la presse jeudi 9 avril, le directeur général délégué, Fabrice Boissier a estimé que la publication du rapport était "une affaire de quelques mois".

L'Ademe dément que le report de la publication réponde à un quelconque agenda politique, Fabrice Boissier évoquant "des hypothèses à retravailler" apparues "suite à des consultations avec un comité d'échange" composé d'acteurs du secteur, comme EDF ou le Syndicat des énergies renouvelables. Cette étude a une vocation "scientifique et technique", et "n'a pas vocation à documenter directement une politique énergétique" a-t-il insisté.

L'intérêt de l'étude n'est "pas l'objectif" d'atteindre 100% d'énergies renouvelables, mais "quel est, quand on se projette dans des scénarios extrêmes, le coût de chacune des énergies, quelles sont les modalités de déploiement des sources de production et l'impact sur le réseau électrique", a pour sa part précisé à l'AFP la ministre de l'Écologie et de l'Énergie Ségolène Royal.

    Lire le rapport de l'Ademe publié par Mediapart