La sécurité : l'enjeu numéro 1 de l'Euro 2016

Par Fabien Piliu  |   |  446  mots
Fan Zone du Champ-de-Mars : la France se prépare aux pires scenarios durant l'Euro 2016
Avec 2,5 millions de spectateurs attendus dans le stades, et après une année 2015 marquée par deux tragiques attentats, la sécurité est la priorité absolue.

Normalement, le football est une fête. Normalement. Mais après une année 2015 tragique, marquée par deux séries d'attentats sur le sol français, la donne a changé.

Bien sûr, toute manifestation publique requiert un dispositif minimum de sécurité. Même lorsqu'il s'agit d'une fête de quartier. Les élus locaux peuvent témoigner des tracasseries administratives auxquelles ils doivent faire face lorsqu'ils prennent une initiative festive. La France n'est-elle pas le pays des normes ? Ces précautions « en temps normal » sont-elles superflues ? Difficile à dire lorsqu'il s'agit d'assurer la sécurité des citoyens. Mais, dans le contexte actuel et compte tenu de la dimension quasi planétaire de l'événement, faire appliquer le principe de précaution le plus rigoureusement possible est une évidence.

Pendant un mois, les amoureux du ballon rond, c'est-à-dire une bonne partie du monde, auront les yeux rivés sur la France. Des millions de supporters auront fait le déplacement. Selon le ministère de l'Intérieur, ils seront 8 millions à fêter l'événement, dont 2 millions d'étrangers. Dans les stades, ce sont 2,5 millions de personnes qui sont attendues.

Quelque 90.000 personnes pour assurer la sécurité

Pour assurer leur sécurité, faire en sorte que l'Euro 2016 soit une fête et afin de redorer l'image d'une France écornée par les conflits sociaux, le gouvernement met les bouchées doubles. Plus de 77.000 personnes du ministère de l'Intérieur seront mobilisées, soit 42.000 policiers dont 2000 de la sécurité publique, 5.000 de la police aux frontières, 2.000 CRS et 10.000 de la Préfecture de police de Paris. Ils auront le soutien de 30.000 gendarmes, dont ceux du GIGN et de ses antennes régionales, de 5.200 personnels de la sécurité civile, dont 2.500 sapeurs-pompiers et 300 démineurs. Enfin, une partie des 10.000 militaires de l'opération Sentinelle sera spécifiquement affectée à la sécurisation de l'événement, notamment dans les principales infrastructures de transports.

Aux forces de l'ordre et à l'armée, il faut également ajouter 13.000 agents de sécurité privée, ainsi que 1.000 bénévoles des associations de secourisme. Dans les villes hôtes, ces forces pourront être complétées par les effectifs de police municipale pour parachever le dispositif. Au total, ce sont donc environ 90.000 personnes qui assureront la sécurité de l'Euro. Pour quel coût ? Déjà dans le rouge depuis janvier, le compteur des heures supplémentaires des forces de l'ordre devrait s'emballer. Quant à la participation de l'État aux coûts de sécurisation des « fan zones » au profit des villes hôtes, elle s'élève à 8 millions d'euros, dont 1,9 million au titre de la seule vidéoprotection.