Le Covid-19 flambe en régions, Castex remonte au front ce jeudi

Par Jacques Klopp, AFP  |   |  730  mots
Le Premier ministre Jean Castex (ici sur le perron de l'Élysée, à sa sortie du conseil des ministres d'hier mercredi 21 octobre) remonte ce jeudi en première ligne pour annoncer le basculement de plusieurs départements en "alerte maximale" contre le Covid-19, avec de nouveaux couvre-feux à la clef. (Crédits : Reuters)
Le taux d'incidence est en forte hausse à Clermont-Ferrand (322), Tours (237) ou Nantes (194), et dans l'Eurométropole de Strasbourg, où il frôle désormais le seuil d'alerte maximale, le taux d'incidence "double chaque semaine", constate l'Agence régionale de santé du Grand est. Des départements et des métropoles supplémentaires vont être classés jeudi en catégorie “alerte maximale” dans le cadre de l’épidémie de COVID-19, ce qui va se traduire par l’instauration d’un couvre-feu dans certaines zones, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Le Premier ministre, Jean Castex, donnera jeudi à 17h00 une conférence de presse consacrée à la pandémie.

Face à une situation "particulièrement préoccupante", Jean Castex remonte jeudi en première ligne pour annoncer le basculement de plusieurs départements en "alerte maximale" contre le Covid-19, avec de nouveaux couvre-feux à la clef.

Comme dans d'autres pays voisins, les projections sont mauvaises et les courbes s'accélèrent: 26.676 nouveaux cas de Covid-19 dépistés dans les dernières 24 heures, contre un peu plus de 20.000 la veille. 284 nouvelles entrées en réanimation soit 2.239 personnes au total pour une capacité nationale de 5.800 lits. Et 166 morts de plus, faisant passer la barre des 34.000 décès en France depuis le début de la pandémie mondiale.

Des situations locales critiques

Cette moyenne cache des situations locales encore plus critiques. Et six jours après les couvre-feux instaurés entre 21H00 et 06H00 dans les métropoles de Paris, Lille, Lyon, Marseille, Rouen, Grenoble, Saint-Etienne, Montpellier et Toulouse, d'autres devraient suivre.

Le taux d'incidence, indicateur clef qui relève le nombre de nouveaux cas sur sept jours pour 100.000 habitants, est notamment en hausse à Clermont-Ferrand (322), Tours (237) ou Nantes (194). Dans l'Eurométropole de Strasbourg, où il frôle désormais le seuil d'alerte maximale, le taux d'incidence "double chaque semaine", constate l'Agence régionale de santé du Grand est.

Face à la flambée des contaminations, augmenter l'offre de transports

Avant d'annoncer un nouveau tour de vis jeudi, le Premier ministre a reçu mercredi les chefs de partis qui lui ont demandé si le couvre-feu allait être avancé à 19H00 dans certaines villes. "Il n'a pas répondu", a rapporté le secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts Julien Bayou. Mais le ministre de la Santé Olivier Véran a fait part, lors de cette réunion, d'"une évolution importante de contamination", a ajouté le patron de LR, Christian Jacob.

"L'enjeu est de s'attaquer aux clusters hors sphère privée. L'urgence serait de mettre en place des transports supplémentaires par exemple", a estimé Julien Bayou.

Éviter à tout prix un reconfinement

Signe de l'inquiétude de l'exécutif face à une "crise profonde", c'est le Premier ministre, et non Olivier Véran, qui tiendra un point presse jeudi à 17H00 avec "un certain nombre de départements qui basculeront en alerte maximale", a annoncé, sans plus de précisions, Gabriel Attal à la sortie du Conseil des ministres.

Le gouvernement, qui sait que les mesures n'auront d'effet que dans deux ou trois semaines, veut à tout prix éviter un reconfinement comme vient d'annoncer l'Irlande. Il lui faut donc éviter un nouveau pic comme au printemps, quand plus de 7.000 patients Covid-19 se trouvaient en réa, avec des centaines de morts par jour.

Un virus aussi lent et difficile à manoeuvrer "qu'un paquebot"

"Ce virus est un paquebot, il faut du temps pour le faire bouger, a indiqué Gabriel Attal. Au moment du confinement généralisé du pays, il avait fallu 18 jours avant d'observer la première très légère diminution."

Et le Conseil scientifique a déjà prévenu: "les mois d'hiver seront difficiles". Désireux d'élargir sa marge de manoeuvre, l'exécutif a adopté en Conseil des ministres un projet de loi pour prolonger l'état d'urgence sanitaire, rétabli samedi, jusqu'au 16 février 2021 inclus. Nécessitant un vote au parlement, il sera examiné dès ce week-end à l'Assemblée avant de passer au Sénat.

L'exécutif entend aussi pouvoir appliquer des mesures de restrictions de circulation, de rassemblements ou d'ouvertures des établissements au moins jusqu'au 1er avril 2021, sur tout ou partie du territoire et en fonction de la situation épidémique, selon le même texte.

Quid des élections de mars 2021 ?

Quid des élections régionales et départementales de mars 2021 dans ce contexte ? Jean Castex a confié à Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel, la mission de réfléchir à un éventuel report. Si une marorité des partis se sont dits pour mercredi, la plupart ont demandé que ce ne soit pas repoussé pas au-delà de juin.

En attendant, Jean Castex devrait également revenir jeudi sur les mesures économiques et sociales d'accompagnement des professions durement touchées par une vie au ralenti comme les restaurateurs ou les artistes, ainsi que des personnels soignants.

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi soir une rallonge de 2,405 milliards d'euros pour les établissements de santé qui doit permettre l'ouverture de "4.000 nouveaux lits" d'hôpitaux et des revalorisations salariales promises aux soignants.