Le pass vaccinal entre en vigueur ce lundi, tandis que l'OMS entrevoit la fin de la pandémie de Covid-19

Par latribune.fr  |   |  657  mots
L'OMS table alors sur "une période de calme avant peut-être le retour du Covid-19 vers la fin de l'année, mais pas nécessairement le retour de la pandémie". (Crédits : Reuters)
Après le feu vert du Conseil constitutionnel, le pass vaccinal sera désormais demandé en France pour accéder à de nombreux lieux. Une mise en application et un durcissement qui interviennent alors qu'au même moment, l'Organisation mondiale de la Santé prédit une immunité globale avec le dernier variant Omicron.

La France ouvre une nouvelle page de sa stratégie sanitaire, avec l'entrée en vigueur ce lundi 24 janvier  du "pass vaccinal" remplaçant le pass sanitaire. Désormais, pour les personnes de plus de 16 ans, il faudra attester d'un schéma vaccinal complet pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boisson (à l'exception de la restauration collective), aux foires, séminaires et salons professionnels et aux transports publics interrégionaux (avions, trains, cars).

Les non-vaccinés ne pourront obtenir le pass mais des dérogations sont prévues pour ceux ayant été contaminés ou débutant la vaccination. Aussi, pour les non-vaccinés sur lesquels le gouvernement d'Emmanuel Macron a choisi de mettre la pression, il sera possible d'obtenir son pass vaccinal dès la première dose, une disposition destinée à encourager la vaccination. Mais il faudra alors justifier d'un test négatif de 24 heures pour qu'il soit valide et s'engager à recevoir une seconde dose dans le mois qui suit.

Parmi les nouveaux points du dispositif, la possibilité pour les restaurateurs et propriétaires de bars de contrôler l'identité d'un client "en cas de doute" sur le pass vaccinal présenté.

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Combien de Français privés de pass ce lundi ?

Pour les Français ayant déjà été vaccinés (2 doses), à partir du 15  février, il faudra effectuer une dose de rappel quatre mois - et non plus sept - après sa deuxième dose pour que le pass reste valable.

Face à cette multitude de situations diverses, il est donc difficile d'estimer le nombre de personnes qui seront privées de pass vaccinal dans la mesure où cela supposera à la fois de ne pas être vacciné et ne pas avoir eu le Covid dans les derniers mois. Depuis le début de la campagne de vaccination, 53,8 millions de personnes ont reçu au moins une injection et 52,5 au moins deux.

Déjà, faute de rappel de vaccin anti-Covid-19, des dizaines de milliers de pass sanitaire (560.000) devraient être désactivés le 15 janvier.

Un pass pour "une fin de la pandémie"

Ce durcissement des mesures en France intervient alors qu'une sortie de la pandémie de Covid-19 pourrait se profiler en Europe, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Omicron pourrait avoir contaminé 60% de la population européenne d'ici à mars, a estimé dimanche l'OMS.

"Il est plausible que la région se rapproche d'une fin de la pandémie", a dit le directeur de l'OMS Europe Hans Kluge, appelant toutefois à la prudence du fait de la versatilité du virus.

"Une fois que la vague Omicron sera calmée, il y aura pendant quelques semaines et quelques mois une immunité globale, soit grâce au vaccin, soit parce que les gens seront immunisés en raison de l'infection, et aussi une baisse en raison de la saisonnalité", a-t-il estimé.

L'OMS table alors sur "une période de calme avant peut-être le retour du Covid-19 vers la fin de l'année, mais pas nécessairement le retour de la pandémie".

Pas question pour autant de parler dans l'immédiat d'"une ère endémique", ce qui permettrait de traiter le virus au même titre qu'une grippe saisonnière, a prévenu le responsable onusien.

En Europe, c'est pourtant le choix qu'a fait l'Espagne en assouplissant sa politique sanitaire et les restrictions. Le Royaume-Uni s'engage également vers la levée des restrictions.

"Endémique signifie (...) que l'on peut prévoir ce qui va se passer, ce virus a surpris plus d'une fois. Nous devons donc être très prudents", d'autant plus qu'Omicron a jusqu'à présent été dominant dans les pays disposant d'une forte couverture vaccinale, a insisté M. Kluge.

(Avec AFP)

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