Croissance : avec 0,5% au 1er trimestre, la France fait mieux que prévu

Par latribune.fr  |   |  570  mots
Michel Sapin, ministre des Finances, s'est félicité des "fruits" de l'action du gouvernement, jugeant qu'une "croissance solide a été enclenchée".
Les économistes, et l'Insee elle-même, tablaient sur une hausse de 0,4% du PIB au premier trimestre. La forte hausse de la consommation et la vigueur des investissements privés ont soutenu la croissance. L'Insee a également confirmé les chiffres de l'année dernière.

Dans une première estimation, l'Insee a annoncé une hausse de 0,5% du PIB au 1er trimestre. Ce chiffre est meilleur qu'attendu puisque les analystes tablaient en moyenne sur une hausse de 0,4%.

Cette performance a été permise par une forte hausse de la consommation des ménages et la poursuite de celle de l'investissement des entreprises, selon la première estimation publiée vendredi par l'Insee.

Le PIB 2015 confirmé

L'institut a confirmé dans le même temps le niveau de croissance du dernier trimestre 2015, +0,3%, ce qui fait que le produit intérieur brut de la France (PIB) a bien progressé l'an passé en moyenne de 1,2%, son niveau le plus élevé depuis 2011, après +0,2% en 2014.

Trente économistes interrogés par Reuters prévoyaient une hausse de 0,4% (prévision médiane) au 1er trimestre, leurs estimations allant de +0,1% à +0,4%. La dernière prévision de l'Insee, publiée mi-mars, était également de +0,4%, de même que celle de la Banque de France.

Dans un communiqué, le ministre des Finances Michel Sapin estime qu'une "croissance solide est enclenchée, avec une consommation en forte hausse et un investissement des entreprises qui accélère".

"Notre action porte ses fruits, nous la poursuivrons avec détermination dans les prochains mois", s'est réjoui le ministre dans une déclaration transmise à l'AFP. "C'est une croissance solide qui est enclenchée", a-t-il ajouté.

Même son de cloche du côté du président du groupe socialiste et apparentés au Sénat, Didier Guillaume, pour qui, pas de doute, "ça va mieux".

Satisfaction, mais du bout des lèvres, aussi, de l'ancienne présidente du Medef Laurence Parisot.

 Un acquis de croissance substantiel

L'acquis de croissance pour 2016, à savoir la marque pour toute l'année si le PIB des trois derniers trimestres devait stagner, "est déjà de 1% à l'issue du 1er trimestre, ce qui signifie qu'avec moins de 0,4% de croissance chaque trimestre, l'objectif de 1,5% (retenu par le gouvernement) sur l'année sera atteint", ajoute-t-il.

La contribution de la demande intérieure finale à la croissance du trimestre a été positive de 0,9 point, soit un plus haut depuis le dernier trimestre 2006.

Mais celle de la variation des stocks des entreprises, qui restait sur deux trimestres solides, a été négative de 0,2 point et la contribution du commerce extérieur reste dans le rouge à -0,2 point, en raison d'un léger recul des exportations et d'une hausse des importations.

Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 1,2%, soit leur plus forte hausse depuis fin 2004, cette progression concernant tant les biens fabriqués (+2,4%), que l'énergie (+1,5% à la faveur de températures plus basses que fin 2015) et les services (+0,6%).

Les investissements privés en soutien

Ces derniers ont bénéficié notamment du rebond des dépenses dans l'hébergement-restauration, un secteur pénalisé fin 2015 par les attentats islamistes de novembre à Paris et Saint-Denis.

L'investissement global a augmenté de 0,9% grâce aux entreprises (+1,6%), dont les dépenses dans ce domaine dépassent enfin le record établi au premier trimestre 2008, avant la crise.

Celui des ménages accuse en revanche un onzième trimestre consécutif de baisse, signe que le rebond signalé dans le logement peine à se concrétiser.

(Avec AFP)